AVANT DE CRITIQUER SANS SAVOIR, replacez cette oeuvre dans son contexte historique et appréciez le génie. Plantons le décor et imaginez la scène : nous sommes à la fin du XVIIIème siècle où la religion est un pilier de la société. Les moeurs de l'époque sont ancrées dans les esprits, le peuple est aveuglé par des dogmes séculaires et un homme aux coutumes décalées tente de retranscrire ses pensées nouvelles par écrit et par la même occasion, de délivrer l'homme de ses chaines.
Le pionnier de l'athéisme est là. Il ne prend pas de pincettes pour parler de sujets "tabous" mais il orne le tout avec un style magnifique, digne de ce siècle. Plus incarcéré que libre, c'est donc en prison où il a le plus composé (pièces de théatre, essais, romans...). Par ailleurs, le Marquis a composé cette oeuvre en seulement 15 jours.
Auparavant, il était prohibé. Si de nos jours un tel homme existait, le monde dirait "il est sensé, il a du cran". Il n'est tout simplement pas tombé dans la bonne époque. Il voulait choquer ? Il y est arrivé, et en beauté.
Parlons à présent du contenu. Justine ou la fille la plus innocente du monde subit mille tourments en respectant les vertus que la société lui a inculquée. Viols, tortures, insultes, rabaissements, telles sont les conséquences d'un apprentrissage juste dans un monde injuste. On essaie de la prévenir en lui montrant une voie différente mais en restant sur ses bases, la pauvre créature succombe à la cruauté du monde qui l'entoure.
En parallèle, Juliette, sa soeur, perfide à souhait, triomphe dans la vie.
En mon humble avis, Sade était un visionnaire incompris en raison des méthodes usitées. Il faut simplement percer les situations présentées et en extraire la "substantifique moelle" comme dirait Rabelais.
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