Un livre sympathique, en somme, des pages qui se laissent gentillement tourner. Il m'est arrivé à plusieurs reprises de m'arrêter en plein milieu de l'intrigue, au beau milieu d'une phrase, et de reprendre quelque jours plus tard. Étonnant pour un roman ! Mais le plus intriguant ( irrespectueux, presque ) est que Murakami semble faire référence à Kafka ( d'après le titre ). "L'hommage" apparait déroutant de prime à bord...et après lecture, injustifié ! En effet, c'est rendre un bien maigre hommage que de se contenter de certains événements "supranaturels" pour expliquer l'auteur du "procès"; un de ces ecrivains qui a fait couler plus d'encre qu'il en eut utilisé lui-même. Retrouvons nous le génie visionnaire du Pragois à travers la mauvaise prophétie qui plane sur l'adolescent Tamura ? Peut-on associer le précurseur de la bureaucratie absurde aux quelque moments déroutants de l'oeuvre ( ex : la rencontre entre Mr Hoshino et le colonel Sanders ) ?
Et si j'étais méchant, j'irai jusqu'à dire qu'on a bien à faire à un tour de passe-passe insultant de la part de Murakami, qui, devant notre air ébahi cache amablement le lapin et nous fait avaler généreusement la couleuvre. Néanmoins, l'oeuvre du Japonais reste intéréssante par sa structure narrative scindée en deux, ces surprenants rebondissements, et par l'histoire humaine qu'elle délivre au lecteur ( non sans une certaine poésie ) à travers la grande éscapade ( dans les tristes profondeurs du coeur humain ) du jeune Tamura. À lire, surement, mais qu'une fois !