Kiss kiss est un recueil de nouvelles de Roald Dahl. J'ai choisi de vous résumer l'une d'elles que j'avais étudié en cours d'anglais et que j'ai eu la surprise de retrouver dans ce livre.
Tout les chemins mènent au ciel:
Mrs Foster est une éternelle angoissée par les départs en transports, elle a toujours peur qu'ils partent sans elle. Des heures avant et même la veille elle commence déjà à être nerveuse. Depuis les années son mari est lassé de cette frayeur sans fondement, et son épouse a l'impression qu'à chaque fois que l'occasion se présente il fait tout pour la retarder pour augmenter encore plus son stress. Cette fois elle va partir pour six semaines à Paris rencontrer ses petits enfants. Elle est tiraillée entre la joie de découvrir enfin cette partie de la famille qu'elle n'a vue qu'en photo et sa phobie habituelle. Quand elle sera partie son mari ira vivre à son "club", il ne compte pas lui écrire, car il considère cette activité comme futile. Le jour prévu elle arrive en avance à l'aéroport, soulagée, mais, pas de chance, les conditions météorologiques sont défavorables et le vol doit être reporté au lendemain, onze heures. Pour ne pas rater le vol elle compte d'abord passer la nuit sur place, mais se rendant compte du ridicule de la situation, elle décide de rentrer chez elle. Au matin, elle est prête bien à l'avance, mais Mr Foster, lui, traîne, énervant sa femme plus que de raison. Une fois embarqués dans la voiture louée pour l'occasion, il se met à chercher le cadeau qu'il souhaite donner à leur fille, un peigne, comme toujours. Mrs Foster est de plus en plus agacée, elle a l'impression qu'il fait tout pour qu'elle rate son vol. Son époux décide d'aller chercher le présent dans leur méson malgré ses protestations. Elle retrouve son paquet coincé entre deux sièges de la voiture et décide d'aller le rechercher, mais il ne répond pas à ses appels, l'heure tourne, elle décide de partir sans lui. Elle passe un merveilleux séjour auprès de sa fille et de ses enfants, ils sont encore plus adorables que ce qu'elle avait imaginé. Elle envoie des lettres à son mari, sans qu'il ne lui réponde, mais elle ne s'en affecte pas puisqu'il l'avait prévenue. Quand vient l'heure de revenir elle est tout de même contente de retrouver son chez-elle. Arrivée à la porte, personne ne répond à la sonnette, et le courrier forme une énorme pile, et une odeur étrange flotte dans les lieux. Après une courte inspection, elle prend son téléphone pour appeler un réparateur. Son ascenseur est coincé entre le deuxième et le troisième étage, elle ne se voit pas monter tout ses étages avec ses vieilles jambes...
Un livre étonnant pour ceux qui ne connaissent de l'auteur que ses livres pour enfant. Ses nouvelles sont pleines de cynisme, avec une chute toujours inattendue, il n'a aucun scrupule à malmener ses personnages même les plus innocents. Par exemple dans Cochon, le petit orphelin végétarien et cuisinier de génie finit dans un abattoir avec la jugulaire tranchée. Je comparerais volontiers ses nouvelles à celles d'Edgar Alan Poe, pour ce qui est du fantastique et des rebondissements, cependant ce dernier a un univers bien a lui beaucoup plus glauque, et ses histoires tournent un peu toujours autour des mêmes thèmes. Dahl lui fait preuve de beaucoup plus d'imagination, dans les décors et les sujets, la plupart des intrigues mériteraient de se voir consacrer un roman entier. On y trouve une critique sociale de la société bourgeoise anglaise et du clergé très bien diluée toute dans l'ironie, avec des personnages de curé en plusieurs occurrences par exemple. Les chutes sont à peine suggérées, laissant parfois au lecteur un temps mort avant l'impact. Pour les amateurs de son style habituel, n'ayez aucune crainte, vous retrouverez ici toute son excentricité et de son humour tout britanniques, dans une version juste un peu plus noire, quel régal.
Merci MrShuffle c'est ta critique qui m'a donné envie de le lire.