Quelle farce !
Jamais je n'aurais lu Kraken si j'avais su d'emblée que ce livre ressemblait à s'y méprendre à tous ceux écrits par Johan Heliot, Fabrice Colin et consorts. Bref, tous ces auteurs que j'exècre en général.
Pourtant, il y avait de quoi allécher le curieux : non seulement François Angelier en avait vanté l'intérêt lors de l'émission Mauvais genres, mais la couverture donnait très envie d'ouvrir le livre (je sais, c'est stupide de ma part), et le sujet... et bien le sujet ne pouvait tout simplement qu'appâter un amateur de Lovecraft.
Or, cette histoire de poulpe géant qui disparaît d'un musée et qui précipite le destin d'un universitaire se retrouvant, évidemment bien malgré lui (comme c’est original !), le seul espoir d'une espèce de secte qui œuvre à je ne sais plus quoi trop quoi (j'ai fini par décrocher)... Cette histoire, donc, est mal construite, fourre-tout, incohérente ; on y sent l'influence, par exemple, de Tim Powers, mais sans les qualités - le côté ludique et enlevé des Voies d'Anubis - et avec ses pires défauts : on met dans l'intrigue tout ce qu'on a dans la tête, bon ou mauvais, on mélange un bon coup et on couche par écrit le résultat du tirage au sort.
C'est aussi mal écrit, le manque de rythme est effarant, les dialogues tombent à plat et c'est évidemment bourré de métaphores plus indigestes les unes que les autres - car c’est rappelons-le, une spécialité de ce genre d'auteurs européens que de masquer la faiblesse - pour ne pas dire la nullité - de leur style par des cascades d'images et de métaphores. A croire que c'est le seul élément de stylistique qui leur soit accessible. Et, pour ne rien gâcher, la traduction est mauvaise et aggrave encore le tout. Mais nous ne sommes plus à cela près...
Cerise sur le gâteau, c'est d'une grande prétention. Ce que vous confirmera n'importe quelle interview de China Miéville, qui se prend pour une sorte de génie littéraire et de pourfendeur d'auteurs qu'il considère comme médiocres, tel Tolkien. Bref, il a tout pour plaire, ce merveilleux roman qu'on m'a vendu comme un chef-d’œuvre et qui représente, à mes yeux, rien moins qu'une vaste supercherie.