J’avais repéré L’Affaire des corps sans tête, car il s’agit d’un roman policier se déroulant pendant la Révolution française, un genre que j’apprécie et une époque qui m’intéresse particulièrement.


Prenant pour appui la grande Histoire, Jean-Christophe Portes nous embarque dans une double intrigue. En effet, nous avons d’une part le lieutenant Picot, qui va enquêter sur des corps étêtés retrouvés dans la Seine, aux abords de Paris. Par ailleurs, Victor Dautrerive est chargé d’arrêter Marat, qui gangrène la Révolution en prônant la haine des aristocrates et de la monarchie. Mais tout cela n’est que la partie immergée de l’iceberg, puisque des choses encore plus graves sont en train de se tramer. Et les missions de ces deux hommes, qui ne se connaissent pas et ne se rencontreront jamais, vont finir par se recouper.


L’auteur met en scène toute une galerie de personnages si importante qu’il nous propose un lexique en début de roman: entre les individus ayant existé et ceux nés de sa plume, il met en scène près de trente noms. Ceci est donc précieux pour s’y retrouver, d’autant que tous ont leur importance à un moment du récit. Mais ce roman va avant tout se focaliser sur Victor Dautrerive, sous-lieutenant de la Gendarmerie nationale, et nous allons ainsi découvrir d’où il vient et partager ses questionnements : qui sont les manipulateurs ? Qui est au cœur de la corruption ? Qui a finalement raison ? La Fayette, qui est une sorte de mentor pour notre héros, occupe une place de choix dans ce récit, et apporte un éclairage particulier à ce pan de notre Histoire.


L’intrigue est donc rondement menée, grâce à une alternance de points de vue et d’enquêtes au cours d’un même chapitre : nous sommes en banlieue parisienne, puis dans les rues de Paris, tentons de découvrir qui assassine ces hommes avant de les jeter dans le fleuve, de découvrir ce que trame Marat, mais aussi quels sont ceux qui entourent La Fayette, ce qu’ils veulent réellement, et à qui il faut finalement se fier. Le tout dans une ambiance assez pesante, car en 1791, le sang coule dans les rues de Paris, et notre sous-lieutenant doit absolument assurer ses arrières s’il ne veut pas se faire trancher la gorge au détour d’une ruelle.


L’Affaire des corps sans tête, premier volet des enquêtes de Victor Dautrerive dans la France révolutionnaire m’a donc beaucoup plu, aussi bien pour le roman policier que l’auteur nous livre, mais aussi pour la façon dont il prend appui sur un passage capital de notre Histoire pour son récit.


Ma chronique sur le blog : http://meslivresetcie.fr/index.php/2017/11/09/laffaire-des-corps-sans-tete-jean-christophe-portes/

Elmdora
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le 9 nov. 2017

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