Tel est pris qui croyait prendre...

Quatrième opus des enquêtes de ce commissaire aux affaires extraordinaires, l'affaire Nicolas Le Floch se situe quelques quatre années après le précédents récit, soit en l'an de grâce 1774.

Si le fin limier courre d’ordinaire sus aux criminels, il commence ici par être l'accusé d'un meurtre sordide par empoisonnement, passible de la peine capitale dans d’affreux tourments, en particulier lors de la question. Pris dans les rets d'une toile patiemment tissée autour de sa personne, il va devoir faire montre d'une abnégation, maîtrise de soi et ingéniosité plus intenses que jamais pour en dénouer les fils.

Moment émouvant s'il en est, il assistera au plus près à la fin du règne de Louis XV qui s’éteint cette année-là, cédant le trône à son petit-fils encore bien tendre pour assumer une telle responsabilité en ces temps de grogne populaire.

Usant de la plume avec sa maestria coutumière, Jean-François Parot narre avec science ce XVIIème siècle fait de complots, rouerie et autres trahisons. Émaillant son récit d'enquête de délicieux mots d'antan tels que galanteries (maladies vénériennes), escobarderies (tromperies), foutinnabuler (s'amuser à des riens) et bien d'autres, il régale le gourmet des sons agréables de mots oubliés. En outre, féru de bonne chère, il s'adonne régulièrement à la description par le menu de la préparation de plats délicieux dont se régalent les protagonistes. Sa connaissance fine de ce Paris disparu transparaît dans de nombreuses scènes tandis que ses dialogues demeurent savoureux.

Amateurs d'histoire moderne et d'enquêtes enlevées, vous avez là de quoi satisfaire votre appétit de mystères et de voyage dans le temps.