Ouvrage très spécifique pour amateur d'historiographie post-coloniale

Un bref opuscule qui met en perspective les différentes approches de l’historiographie africaine. Dans la veine des études décoloniales, l’auteur retrace les différentes étapes par lesquelles des historiens africains ou d’origines africaines (notamment aux États-Unis) se sont réappropriés l’histoire de leur pays et celle de tout le continent. C’est un livre relativement technique et qui traite de problématiques très spécifiques à l’historiographie, de ce fait il ne s’adresse pas à un large public. Je pense à ce propos être plutôt en marge du lectorat-cible.

Certains passages sont très intéressants, notamment sur la prise en compte des sources orales ou la réécriture impérialiste de l’histoire africaine par les empires européens. D’autres sont apparus plus spécifiques et ont moins retenu mon attention, comme ceux comparant les différentes approches et écoles de l’historiographie africaine. Les comparaisons entre différents auteurs, les références à de nombreux ouvrages-clés des années 60/70 et les commentaires de l’auteur à leur sujet m’ont laissé un peu pantois tant les références m’échappaient. Par ailleurs, le style universitaire et ampoulé, riche en tournures alambiquées et mots savants m’a quelque peu lassé par moment.

En bref, un ouvrage plutôt réservé aux initiés : passionnés d’histoire et d’historiographie, sensibles aux problématiques d’instrumentalisation de l’histoire et prise de recul sur l’approche occidentale de cette discipline.