Qu'y a -il entre Joseph Conrad et Jean Baudrillard? Sans doute rien.
76 ans pour forclore toutes réclamations de décalquages soigneux, qui nous amènent, avec des transpositions, de L'agent secret à ses Stratégies fatales.
Les mêmes thèmes précis, organisés. Le superlatif qui naît en absorbant l'énergie d'une valeur et de son contraire. L'Anarchisme irréductible. La problématique de l'obèse. La terreur possible dans l'anonymat. La duplicité des médias et des autorités tenus en otage. Et au milieu de tout ça, l'individu, et ses choix qui n'y ressemblent plus.
"Le plein où ne transparaît que le vide [...] c'est ça l'obscène. L'exténuation du sens, l'éphémérité du signe où transparaît l'extrême du plaisir, ça c'est la séduction". Mais dans les deux cas c'est le surenchérissement d'une qualité sur elle même vers sa forme pure, vers son rayonnement extatique." dit Baudrillard, et Stevie, lui, est "assis très sage et tranquille devant un table de bois blanc et traçant des cercles, des cercles; des cercles innombrables, concentriques ou excentriques ; un scintillant tourbillon de cercles qui, par leur multitude enchevêtrée de courbes qui se répétaient, par l'uniformité de leur contours, par leur confusion de lignes entrecoupées, évoquaient une figuration du chaos cosmique, le symbolisme d'un art en folie essayant de représenter l'inconcevable."
Des cercles donc, qui se sont propagés dans la marre, libérés par la chute de mots dans l'eau, et dont l'ondée atteint inlassablement les rivages, même ceux à 76années-péristaltiques.
Des cercles de mots qui viennent laper sur ce rivage l'herbe verte et fraiche du philosophe et la caressent de leur style doux, détaché, transparent. Du style de l'eau. De Conrad.
Sans doute que non.
M'enfin.