Je ne vais pas trop m'étendre sur la critique de cet ouvrage. Il faut bien concéder qu'il a donné le goût de la lecture à certains lecteurs naïfs. Mais voilà :
Ce n'est pas l'individualisme de Santiago qui me dégoûte. Après tout, un personnage de roman a le droit de ne regarder que son nombril. Mais le Bardamu de Céline est quand même plus intéressant.
Ce n'est pas la complaisance dans une fantaisie imaginative qui me rebiffe. Ça, ça fonctionne au début, je le reconnais. Quoique ce flou aculturel, tel celui d'un conte folklorique, qui a été nourri d'influences new âge de bas étage, soit facile à développer.
Ce n'est pas tout l'argent que Coelho s'est fait grâce à ce bouquin désinvolte, démagogique, gentillet, benêt, aux accents moralistes mal placés. Ça, passe encore…
Non, c'est la fin du livre qui est complètement bâclée ! À la fin du livre, ce beignet patenté de Santiago qui est arrivé en Égypte se rend compte que le trésor ("son" trésor, comme aime à nous le rappeler Coelho), est en fait caché en Espagne, là où il avait fait son rêve pour aller chercher le trésor. Bon, ok : le coup de la fin en montage en boucle est une fin bien connue, donc décevante. Mais voici le comble : Santiago qui a passé tout le roman à faire un voyage à pied de l'Espagne à l'Égypte, pour ensuite revenir en Espagne, n'y restera pas à la fin. Au cours du récit, le personnage principal rencontre une femme dans le désert, dont il tombe amoureux. Coelho a dû être bien ennuyé par elle quand, à la toute fin, il fait revenir Santiago vers sa dulcinée, après qu'il ait déterré son trésor en Espagne. Et il vous sert en conclusion des cajoleries sur fond de cliché orientaliste ! Bref, la fin est très mal ficelée, décevante, l'histoire ne tient pas debout, et ça c'est peut-être le pire pour un roman qui prend l'aspect d'une fable ou d'un conte. L'auteur aurait dû apprendre à écrire et à ne pas flouer ses lecteurs.