Suite de la saga L’âge de la déraison avec la destruction de Londres, et les désastres collatéraux sur les pays voisins. On retrouve nos deux personnages principaux que sont Benjamin Franklin et Adrienne, l’un à Prague et l’autre près de Nancy en Lorraine. Un petit nouveau fait son apparition, Red Shoes, un indien d’Amérique qui a la faculté de maîtriser les démons de l’ombre. Nous avons également le plaisir de vieux copains avec Barbe noire qui se souvient encore parfaitement de notre jeune Ben.
J’ai beaucoup aimé cette suite même si je lui trouve des défauts par rapport au précédent livre. On y parle moins d’alchimie, ou plutôt devrais-je dire qu’elle est moins décortiqué pour nous faire comprendre son fonctionnement. Il y a moins d’inventions, moins d’outils se servant de cette physique. En parlant de ça, je peux enchainer avec Adrienne qui change étonnamment entre les deux volumes. Dans le premier elle était une femme au service de la science, ne recherchant pas la compagnie ou l’affection des autres pour se consacrer corps et âme aux études. Après avoir découvert le pouvoir qu’implique l’alchimie et le champ des possibilités que cela ouvre, elle laisse de côté ce qu’elle a apprit durant des années pour se consacrer aux anges et ce que leur aide peut apporter en amélioration au monde. Les deux sont liés je suis d’accord, la science est de l’alchimie. Mais je trouve qu’avec le temps Adrienne devient ce qu’elle méprisait chez Louis XIV. Elle se voile le regard sur ce qui l’entoure, arrange la réalité pour ses besoins et fini par devenir plutôt désagréable à mon sens.
Ben est toujours aussi agréable malgré les défauts qui ont germé, les vices qui ont fleuris. Malgré tout il reste un homme de science et de valeur, qui tente du mieux qu’il peut d’arranger les situations chaotiques. Le pauvre n’est guère aidé avec Newton qui rétrospectivement n’apparaît que très peu au fil des deux livres alors que l’on en parle très souvent.
Le personnage de Red Shoes est vraiment cool, il n’apprécie pas la ville car il vit en pleine nature à l’origine, ne chassant ou tuant que s’il en a besoin, jugeant avec humilité et recul ses compatriotes ou situation épineuse. Il est accompagné d’un esprit malfaisant qui a tanté de prendre posséssion de lui lorsqu’il était enfant, et se sert des pouvoirs de cette créature pour l’aider lors d’aventures mortelles. Néanmoins cette magie-ci était moins claire, plus difficile à comprendre que l’alchimie. A l’inverse de cette dernière qui était excessivement développée afin que l’on saisisse son principe, les démons et « pouvoirs » de Red Shoes sont restés un peu flou pour moi …
Dans le même registre d’idée, le texte en lui-même, d’ordinaire bien découpé avec un chapitre, un personnage, fini par se mélanger, se brouiller. Il fait des nœuds avec son récit. Pendant la scène de grande bataille où tous nos personnages s’entrecroisent on sautait des uns aux autres sans réellement s’en rendre compte et honnêtement j’ai eu du mal à suivre, j’ai galéré à me repérer selon l’action. Dommage car ce moment méritait d’être limpide puisque tous nos personnages (à savoir une quinzaine) étaient réunis dans une même ville, sur un même champ de bataille fluviale. Je pense aussi que ce qui m’a moins emballé dans cette lecture est le nombre colossal de combats. Alors j’accorde que nous sommes en pleine guerre, mais là il y en avait vraiment beaucoup, ce qui explique également la baisse d’explications scientifiques. Dommage je préfère les sciences à la baston !
J’ai malgré tout hâte d’entamer le volume trois pour découvrir ce que nous réserve la suite de ce cataclysme !
https://cenquellesalle.wordpress.com/2018/01/26/lage-de-la-deraison-t-2-lalgebre-des-anges/