Drôle de réécriture...
Des dialogues, seulement des dialogues, et pourtant, la nette impression de savoir avec la plus grande clarté ce que pensent les personnages, d'une honnêteté indubitable. Des protagonistes qui ne cachent pas la vérité, avouez que ça peut paraître déroutant dans un polar.
Il faut donc croire que la question importante, dans L'amante Anglaise, ce n'est pas "Qui ?" mais bien "Pourquoi ?". Et chacun tente d'apporter son explication. Pourtant, une seule reste : la folie, celle de la pauvre âme qu'on a pas su comprendre ni écouter - si ce n'est trop tard.
En nous livrant cette œuvre énigmatique, à cheval entre le roman et le théâtre, Marguerite Duras nous ramène à nos questionnements sur la nature des relations humaines, sur la norme et son hypocrisie, sur le marginal, ses pulsions terribles et moments de folie, mais sa clairvoyance fugace, et son jeu implicite avec le monde extérieur.
Nous, lecteurs brûlant de savoir, demeurons plongés dans l'incompréhension et le doute face à l'inexplicable.