Critique de L'Âme du chasseur par madametong
je crois que c'est le premier de Meyer que je lis et j'ai passé une bonne partie de la nuit à le terminer. Vraiment plus qu'un honnête polar
Par
le 29 déc. 2012
Le temps de l'Apartheid est révolu, enfin il semblerait.
Alors Thobela Mpayipheli, Noir xhosa, se refait une nouvelle vie auprès de sa femme et de son fils. Après sa carrière dans les services secrets, espion pour les Russes lors de la guerre froide, ancien tueur et partisan de la lutte au sein du "Umkhonto we Sizwe" (un des groupes noirs armés pendant l'Apartheid), homme de terrain au repos, il viendra forcé, en aide à la fille d'un ami et luttera contre son caractère «emporté».
Thobela Mpayipheli se cherche, personnage inquiétant, imposant, redoutable et violent, il inspire pourtant mais forcément l'empathie et par son personnage, il rend hommage à tous les sud-africains dépossédés de leur identité, en état de lutte permanent.
Deon Meyer auteur sud-africain brosse son pays avec bienveillance, humour, force et férocité. Le pays n'en a pas encore fini avec ses démons et l'auteur retranscrit à la perfection ses héros déchirés entre passé et avenir, traumatismes de la guerre civile et luttes raciales (Boers, Anglais et Xhosas). L'Afrique du Sud d'aujourd'hui et son nouveau gouvernement en place qui titube, les services secrets et leurs liens avec les grandes puissances, l'économie et la politique du pays gangrenées par la corruption et l'histoire de l'Apartheid en filigrane.
Comme la plupart de ses romans, Meyer use de ses connaissances politiques et culturelles pour nous transmettre tout le drame de l'Afrique du Sud, par le côté ludique de thrillers mettant en scène ses héros torturés.
Par des faits historiques, savamment dosés, Meyer en profite pour mettre en exergue la menace sous-jacente pour un gouvernement qui cache encore ses atrocités. L'intrigue recèle également ses moments dramatiques intenses et poignants, pour nous rappeler à la réalité et nous porter un coup au coeur. On aime Thobela Mpayipheli.
Auteur de romans souvent policiers, celui-ci fait partie des "grands moments" de Meyer, le style dynamique de l'écriture ne nous lâche pas. La force du propos sidère. Les Paysages grandioses sont si bien décrits que l'on voyage sans peine avec notre héros au cœur du pays, du Cap et ses environs, à l'aube ou au soleil couchant, dans la chaleur et la poussière, rythmé par les chroniques radiophoniques jubilatoires, entre combats à la sagaie, pas de course, ou fuite en moto, et si c'est bien une qui lui mènera la vie dure c'est bien elle, la BMW R 1150 GS, qu'il devra dompter au risque de finir au tapis.
Poursuivi par la police, les services secrets et les journalistes, le rythme effréné, une écriture rapide et un délai de soixante-douze heures pour accomplir sa mission pour une virée aussi rapide que nécessaire à Lusaka. Il devra y récupérer un disque dur plein d'informations secrètes en échange de la libération de son ami. Nous suivrons avec plaisir le périple semé d'embûches de "pt'it', où il croisera des bikers survoltés et des tueurs sans foi ni loi. Mais c'est sans compter sur l'instinct de survie de notre héros.
Une intrigue qui mêle adroitement le road-movie à la survie, la course poursuite aux faits de société, avec de nombreux retournements de situation, on virevolte entre drôlerie, situations décalées et dialogues jouissifs pour un genre thriller d'aventures et un héros en quête de rédemption.
Un grand moment rock'n'roll.
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Créée
le 11 févr. 2017
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je crois que c'est le premier de Meyer que je lis et j'ai passé une bonne partie de la nuit à le terminer. Vraiment plus qu'un honnête polar
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le 29 déc. 2012
Un policier qui nous plonge dans l'Afrique du Sud actuelle mais nous rappele que l'Apartheid influence encore beaucoup l'histoire de ce pays.
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