Houla, pas terrible ce bouquin. La couverture est jolie, mais dès qu'on ouvre, ça pique aux yeux.
Le graphisme est très moche. Tout n'est pas à jeter, il y a quelques dessins sympathiques : les chevaux, par exemple, sont bien représentés, ou bien les déformations lorsque les enfants dansent, on dirait du croquis sur le vif, c'est fait sans complexe, c'est beau. Malheureusement les auteurs décident d'ajouter la petite touche 'photoshop'... des filtres pourris, des fondus kitschs et autres trouvailles visuelles horribles. C'est moche, parfois ça détruit le peu de qualité d'un dessin, ça le rend illisible ; c'est un peu comme un bouillon horrible d'ingrédients numériques, on ne comprend même plus le lien avec le texte... d'ailleurs à un moment j'ai remarqué que mes yeux ne se posaient même plus sur le dessin, je me contentais de lire l'histoire... c'est triste non ?
Quand au récit, il n'est pas terrible. Il y a de l'idée. Je n'ai rien contre le mélange de réalité et de rêve, mais il faut faire cela selon une certaine cohérence : autant le fait que la petite fille n'apparaît qu'à la tombée de la neige c'est cool, autant le fait qu'il y ait des trains qui mènent directement au pays de la neige ne passe pas du tout ! Surtout que le gosse trouve ça trop facilement (justement il y en a un qui s'apprête à partir là-bas). C'est donc là une résolution bien trop facile et ce après avoir perdu trop de temps auparavant ; en effet, la mise en place du récit est bien trop longue, les auteurs s'attardent sur certains détails pas forcément inutiles, mais moins importants que ce moment où le garçon a compris et croit savoir comment résoudre l'énigme : il aurait fallu soit raccourcir le début, soit étirer la fin...
Et puis le style d'écriture laisse à désirer. Cela m'a fait penser à certaines plumes de SC, des membres qui adooooorent les adjectifs qualificatifs et qui en foutent à chaque mot presque (par deux le plus souvent) ou qui commencent leurs paragraphes avec des participes présents... c'est tellement moche visuellement, tellement appuyé symboliquement et tellement redondant structurellement que soit j'arrête de lire, soit je poursuis ma lecture sen soupirant, et le soupir, vous savez, ça peut pousser au clic négatif... Donc on retrouve ici ce goût des qualificatifs là où on n'en a pas besoin du tout, les phrases deviennent vraiment moches, trop longues et on finit par ne plus être scotché à l'histoire, même quand il y a de bonnes idées... Quel dommage.
Et puis pour moi qui déteste la typo froide... j'ai été servi ! C'est dommage parce que la couverture est toute mignonne, avec une typo imitant le fait-main... mais dans le contenu, en plus d'avoir des images bourrées d'effets photoshop, on a des textes avec des effets similaires. Enfin, non, pas de fondu, mais je veux dire que l'auteur s'amuse avec la taille, à changer la couleur... dit comme ça, ça pourrait être sympa, mais c'est fait ici de manière trop grossière, et puis surtout sans jamais chercher à être discret : résultat des courses, comme dit plus haut, ça pique les yeux... que ce soit pour lire ou 'admirer' les dessins, c'est moche de chez moche... Mais c'est bien, toutes ces couleurs, ça prépare les charmants bambins à bouffer du Pixar toute la journée pour être tranquille (oui parce que bon, Pixar est peut-être doué techniquement, mais niveau couleurs, c'est quand même triste de voir que les auteurs se veulent les plus multicolores possibles).
Bref, j'exagérerais en disant que "L'amie de neige" est complètement mauvais car on y trouve bel et bien quelques qualités narratives et plastiques, mais le tout est gâché par de nombreuses maladresses au niveau du dessin, de l'histoire, de l'écriture.
PS : la morale fait un peu peur puisque ça dit que pour être heureux, un gosse ne doit pas hésiter à se barrer comme ça sans rien dire à ses parents, tout plaquer pour une fille qui l'a allumé un peu... ben BRAVO !
Haha, il y a aussi un passage qui m'a bien fait rire. La fille vient d'abandonner le garçon pour la deuxième fois, il est tout triste et tout et puis il est écrit tout simplement : "Il se console." Pas d'explications supplémentaires... comment se console-t-il ? Dit comme ça, et vu son âge, moi, et ben j'me dis qu'il a dû se dégraisser le saucisson hein ! C'est ce que je faisais moi,j quand j'étais petit et que j'étais triste.