Avec « L'Amour vous connaissez ? » c'est le deuxième volume qui reprend les nouvelles du recueil « Nightfall and other stories ». Une fois encore sept nouvelles d'Isaac Asimov nous sont livrées avec, pour chacune d'elles, une préface du maître permettant au lecteur de resituer le texte dans sa genèse et dans la carrière d'Asimov.

Le festival commence avec « Vide-c » où il est question d'une évasion. En effet, la guerre entre humains et kloros a mené un cargo humain entre les tentacules de ces derniers. C'est à bord de ce même cargo que les prisonniers humains sont ramenés vers leur future geôle. Le plus amusant est de constater que ce n'est pas toujours le plus brave qui tente sa chance dans cette évasion. Et même si c'est le moins prédisposé à devenir un héros qui s'y colle, encore faut-il qu'il ait une bonne raison de le faire.

« En une juste cause... » nous relate comment on peut devenir un héros – justement – en n'ayant absolument pas le sens de l'histoire et en la prenant à contre-courant. Ah ! Diplomatie ! Que tes voies sont tortueuses !

« Et si... » est le titre du troisième texte de ce recueil. « Et si... » est une des clés de la création littéraire. Avec cette locution on créé des mondes, on change le cours de l'histoire, on concrétise l'incertain. Ici, Isaac Asimov nous offre un récit fantastique avec ce couple qui, lors d'un trajet en train, se voit proposé de voir comment leur rencontre aurait pu évoluer... avec un « Et si... ».

L'amour toujours et encore avec cette nouvelle intitulée « Sally ». Lors d'une visite chez un collectionneur d'automobiles intelligentes, on apprend que l'amour peut se nicher dans les endroits les plus insoupçonnables, y compris sous le capot d'une charmante auto prénommée Sally. Mais jusqu'où peut bien aller cet amour mécanique ? C'est ce qu'Isaac Asimov nous propose de découvrir.

Dans « Personne ici, sauf... » nous nous retrouvons au cœur d'un des thèmes classiques de la science-fiction : le créateur et sa créature. Deux savants mettent au point un simple calculateur. C'est un progrès certain pour ces années 50 où ce texte fut rédigé, mais cela revêt un charme délicieusement désuet aux yeux du lecteur du début du XXIème siècle. Pourtant cette machine va aller bien au-delà des fonctions primaires auxquelles elle était initialement destinée. Et cela ne va pas aller sans changer radicalement la vie de ses créateurs. Ce texte est d'un humour, certes lourd, teinté du nonsense propre à la Grande-Bretagne, ce qui ne lasse pas de m'étonner sous la plume d'un auteur américain pur jus tel Asimov. L'écriture aussi doit donc parfois dépasser celui qui la couche sur le papier. D'expérience, je le confirme.

Richard Hanshaw est un gamin de douze ans comme tant d'autres et il aurait pu continuer ainsi sur les voies d'une normalité sociale classique si la Porte n'était pas tombée en panne. La Porte ? Ici, c'est le moyen de transport ultime pour ceux qui peuvent se la permettre. On tape les coordonnées et on ressort à destination. Aussi, quand Richard a du sortir pour aller à l'école, malgré la poussière, les microbes et toutes ces horreurs qui sont à l'extérieur, on aurait pu s'attendre à une expérience traumatisante. Hélas, le petit y a pris goût. Pour sa mère, c'est dramatique et elle ne risque pas de s'écrier « Quelle belle journée » comme Isaac Asimov a si justement intitulé cette nouvelle.

Enfin « L'Amour vous connaissez ? », septième et dernière nouvelle de ce recueil, traite de sexualité. Hé oui, si des extraterrestres enlevaient au hasard une femme et un homme et se mettaient en tête de vouloir les faire se reproduire, comment s'y prendraient-ils ? Eux qui ne connaissent que la génération uniparentale. Et si, pour compliquer un peu plus l'affaire, ils pensaient qu'un magazine comme « Playboy » était un bon mode d'emploi, risqueraient-ils de réussir leur expérimentation ? Ils ne sont décidément pas au bout de leurs surprises.

C'est un recueil de science-fiction classique. Bien écrit, avec quelques nouvelles bien enlevées. C'est honnête mais pas que je qualifierais de génial. Non, il faut lire Asimov pour son aptitude à créer des situations cocasses, mais pas pour toujours y trouver de bonnes surprises et de grandes révélations. Un bon recueil, sans plus.
Bobkill
6
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le 8 nov. 2010

Critique lue 205 fois

Bobkill

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