Il y a des livres dont on attend tellement que la déception est encore plus cuisante quand leur lecture ne tient pas ses promesses.
Pour moi, celle de "L'ancre de Miséricorde" aboutit hélas à une double déception : constater que le roman dont on se promettait aventures et action est d'une platitude désespérante, et devoir reconnaître qu'un éditeur qu'on apprécie particulièrement (Phébus / Libretto) est capable de laisser autant de coquilles dans son texte, sans compter l'absence d'astérisques renvoyant à un lexique argotique qu'on découvre... une fois la dernière page tournée !
Style désuet et rythme soporifique, même l'écriture agréable quoiqu'assez académique de Pierre Mac Orlan n'aura pu m'empêcher de me demander toutes les cinquante pages s'il était raisonnable que je poursuive ou que j'abandonne. Finalement, je serai allée au bout mais on ne m'y reprendra plus. Quand on a notamment vogué en compagnie des héros de Stevenson, c'est un peu difficile de digérer un "roman d'aventures" dont le centre de gravité est une boutique du vieux Brest, d'autant que côté suspense, on repassera aussi, plus prévisible me paraît difficile.
A réserver peut-être aux premières lectures de jeunes pirates en herbe.