Après une épidémie mondiale d'un certain coronavirus (!), il ne reste que moins de 5% des humains sur Terre ... En Afrique du Sud, Willem Storm, le père du héros, essaye tant bien que mal de reconstruire une civilisation, aidé par son fils et les centaines de réfugiés qui affluent vers sa communauté.
Deon Meyer livre ici un roman très réaliste, qui se distingue de toutes les oeuvres de collapsologie que j'ai pu rencontrées jusqu'alors : pas de zombies ni d'ultra-violence, et au contraire un accent mis sur l'humanité qui unit les survivants, contre leur environnement des ennemis opportunistes et luttant eux aussi pour leur vie. Les personages sont nombreux et attachants, et la superposition des récits et points de vue de chacun est admirablement réalisée. On retrouve par moments des éléments de roman policier, admirablement mis en scène par l'auteur, qui n'en est pas à ses premiers essais dans ce domaine.
Et pourtant, deux points noirs m'ont particulièrement dérangé. Tout d'abord, il n'y a que très peu d'effet de surprise car tous les évènements marquants sont annoncés avant qu'ils aient lieu, à commencer par l'assassinat de Willem Storm, mentionnée dès la première page mais qui ne se produit que vers la fin de l'oeuvre ... Ensuite, une fin aberrante, qui sans rentrer dans les détails m'a beaucoup déçue. Après 600 pages passionnantes, la rupture qu'elle amène est vraiment trop forte et vient gâcher l'ambiance du livre et l'impression qu'il m'en reste.
Malgré ces limites, L'Année du Lion est un vrai régal, je le recommande chaudement !