Comme l'eau d'un ruisseau
Ça coule entre les doigts. C'est inconsistant. C'est irrégulier. Ça va bien 5 minutes.
Non, je n'ai pas aimé ce livre, pour beaucoup de raisons.
Commençons par la première : ce n'est pas une fiction. Du coup, l'auteur vit réellement les choses et ne veut pas trop se compromettre. Et quand on fait une expérience un peu extrême dans ce genre, c'est idiot de la faire en demi teinte. J'attendais au tournant les situations cocasses provoquées par le commandement qui interdit le mensonge, rien. A.J. n'arrête pas de mentir et de s'en repentir. Le titre du livre, déjà, est mensonger.
Ensuite, je n'ai pas du tout aimé l'écriture. Sur le plan formel, ça ne va pas du tout. Notre pauvre petit journaliste de chez Esquire -comme il aime à le rappeler environ 18 fois par chapitre- peine à écrire autre chose qu'un journal intime, on dirait. du coup, l'œuvre est beaucoup trop longue, le style est lourd, farci de répétitions (que ce soit répétition de l'entête de chaque entrée du journal intime ou répétitions des thèmes évoqués ailleurs), ce qui a pour effet de plomber les effets comiques que l'auteur peine à mettre en place.
Pour finir le portrait du New-Yeorkais, parlons de sa personnalité. Entre son obsession de l'hygiène et sa façon d'éduquer son enfant, auxquelles j'ajouterais sa manie de se mettre en scène avec un faux côté modeste, au bout de 450 pages, je ne peux plus blairer A.J. Jacobs.
En gros, c'est dommage, parce que le sujet avait du potentiel, il pouvait permettre une remise en question du littéralisme religieux et des autres approches de la Bible, avancer une réflexion sur le besoin de Dieu, mettre en scène un cheminement spirituel particulier, et surtout envoyer la sauce sur l'humour.
Non, rien. C'est fade, ça manque d'audace, c'est lourdingue. A.J. Jacobs a peut être trouvé Dieu (et un bon paquet de fric grâce à son titre racoleur), mais personnellement je m'en fous.