Paul a été placé avec sa sœur, Nicole, alors qu'ils étaient adolescents chez leurs oncles parce que leur parent était trop jeune lorsqu'ils sont nés et, surtout, parce qu'il y a encore cinq autres frères et sœurs qui suivent. Ils se sont intégrés sans aucun problème dans le paysage, Paul prenant soin de la ferme et des bêtes maintenant que les oncles sont trop vieux et Nicole prenant soin de la maison, des petits vieux des alentours et des oncles, bien sûr. Alors quand Paul décide à presque 50 ans de trouver une femme pour ne pas finir sa vie seul, ce n'est pas vraiment évident. La petite maisonnée a ses habitudes et ne croit pas une seule seconde qu'une femme pourrait s'intégrer dans le paysage.
Annette, elle, a presque 40 ans. Elle a quitté le père d'Éric, son fils, car après lui avoir donné de multiples chances, elle a enfin compris qu'il n'arrêterait jamais la boisson. Alors elle est bien décidée à quitter le Nord pour donner une nouvelle chance à son fils, une nouvelle vie plus heureuse, plus calme. Lorsqu'elle lit l'annonce de Paul dans un journal, elle est tout de suite attirée par le mot « doux » qu'il avait glissé là. Alors elle s'est lancée, elle a répondu...
Loin d'être une histoire d'amour à la Meetic, de coup de foudre en rencontre par affinités, il s'agit ici de l'histoire de deux êtres blessés, fragiles, qui cherchent avant tout à se donner une chance de ne pas finir seul. Ne vous attendez donc pas à tous les ingrédients habituels de la rencontre amoureuse. Ici, on est dans la retenue, la peur de ne plus savoir comment ça se passe. Paul et Annette sont sur leur garde. Ils ne révèlent d'eux que ce qu'il jugent nécessaire. Pas pour se cacher, mais parce que ce n'est pas toujours évident de dire, se raconter, se révéler. C'est un peu leur dernière chance et ils ne voudraient pas la laisser passer. Le récit est pudique, clinique, avec un recul qui, parfois, m'a empêchée de vraiment m'attacher à ces personnages.