Une diatribe écolo qui dessert son propre camp...
Vu que ces derniers temps, j'ai justement peu de temps, on m'a offert ce tout petit ouvrage qui se lit très vite (une centaine de pages à peine). Et heureusement que ce n'était pas plus long !
Mon dieu que c'est dégoulinant...
L'auteur en indique d'ailleurs la couleur dès les premières pages : il écrit sous le coup de la colère (ce que nous ne devrions jamais faire).
Ecolo forcené de 45 piges, il se défoule donc, remplissant des pages et des pages de ressentiment, de colère et de révolte, nous servant comme un tank un concentré de clichés écolos remâchés.
Tout y est. Que la nature est belle, imaginative et généreuse. Que l'homme est con, roule en 4x4, est responsable de l'extinction des espèces, qu'il a tué le dernier ours des pyrénées, qu'il construit des autoroutes et que les usines délocalisées puent l'hydrocarbure.
Les marées noires, les sacs poubelle recyclés, les émissions de CO2 et le coup de l'eau qui manque en Afrique, tous les clichés y sont.
On croirait même entendre du Cabrel...
De fait, quelle solution à tout cela ? La décroissance, le retour à la cabane en solex pour un petit canon et à la pelle à caca pour la cabane au fond du jardin.
Je ne dis pas que dans le fond, l'élan est déconnant. Mais il mérite bien plus pour être débattu que quelques clichés surannés.
Et puis au delà des clichés, la manière n'y est pas. C'est un militantisme crâne, manichéén, qui semble toujours avoir besoin de stigmatiser les autres pour justifier un choix, en faisant appel à d'autres clichés (les chasseurs, les industriels...)...
Pas de confrontation, pas de dialogue, pas d'argumentation.
Nous ne sommes pas dans l'intellect. Ce livre est purement le fruit des passions, un exercice de foi ou de religion : de la colère, de l'émerveillement béat et de la nostalgie du bon vieux temps perdu, de l'enfance/adolescence bercée à la voix de Léo Ferré...
Un paradoxe pour quelqu'un qui revendique sans cesse la valeur du savoir..... 'encyclopédique'. Peut-être précisément que la valeur de cette forme de savoir (pseudo 'scientifique' et surtout encyclopédique) correspond également à un autre temps...
Un 'science sans conscience n'est que ruine de l'âme' me semblerait un rien réducteur. Mais une science encyclopédique non étayée par quelques rudiments de sciences humaines et contemporaines me semble bien branlante...
Bref : un n_ième exercice défouloir aigri d'écolo fanatique qui ne propose pas de solution. Une revendication de posture qui ne fait qu'alimenter un cliché dommageable pour tous les autres écolosensibles qui oeuvrent dans leur temps et leur époque.
Une diatribe qui n'ajoute rien au débat, ravive les crispations et alimente les clichés. Bref, tout ce dont on pourrait se passer.
'Le seul souverain dont on doit accepter le joug est la raison' (une certaine 'lecon de sorcier' d'une célèbre oeuvre contemporaine).
Et pour cela, il faut commencer (surtout avant d'écrire) à s'émanciper de ses passions......