Déçu... ce sujet qui me mettait tant l'eau à la bouche (le travail sur soi pour domestiquer le 'signe noir' qui dort en chacun de nous) m'a vraiment laissé sur ma faim...
Cette succession de mutilations et gros effets à tout va a déjà bien pourri mes capacités réceptives... quelques jours après, je revois toujours la scène où elle s'arrache la peau au dessus de l'ongle... Trop sensible ? Je demanderais plutôt : étaient-elles vraiment nécessaires, aussi nombreuses et aussi efficaces (voir tout de même aussi : 'aussi grossières' (scène au dessus du bain par exemple ou scène de vision dans l'obscurité de la cuisine...))?
De fait, j'ai passé une bonne partie du film 'tendu/nauséeux' à redouter la seconde suivante, plutôt qu'être tout à l'écoute de la construction de cette 'quête' (l'expression équilibrée du cygne blanc, mais aussi (et surtout), du cygne noir).
Et cette construction, d'ailleurs : une place quasi exclusive consacrée au sexe... soit, son importance est évidente, mais le 'cygne noir' se limite-t-il à cela ?? C'est à mon sens lui faire injure par tant de simplicité...
L'horizon psychologique (poids et ambivalence de la mère 'castratrice', solitude extrême résultant des rivalités internes (et intérieures), exigence et ardeur/rigeur à la tâche...) reste bien bâti et convaincant. Le rôle de Cassel (ouf, nous avons évité le rôle du directeur vicelard) est également juste.
Un regret (pour l'esthétisme): j'aurais aimé davantage voir cette 'construction' par la seule expression de la danse (le rôle final où le cygne noir rayonne, séduisant, reste très court, et la transition entre le cygne blanc et le cygne noir reste à mon sens bien trop rapide sinon bâclée).
Bref : un beau sujet, de trop gros effets, et une construction trop grossière. Vraiment dommage...