Dans son Kentucky natal, Taylor s’ennuie. Un trou perdu dans lequel survivre est le mieux qui l’on puisse espérer. Un petit coin de campagne où mettre au monde des enfants est le sport national. Sport qu’on commence très tôt faute de mieux.
Taylor choisit de s’enfuir. Elle s’offre une vieille bagnole et décide de poser son maigre bagage là où son tas de ferraille rendra son dernier souffle. Aller le plus loin possible vers l’ouest : c’est une nouvelle conquête, un siècle et demi après l’aventure du chemin de fer reliant les deux océans. Et mis à part John Wayne, son chapeau de cow-boy et son revolver chromé, il ne manque pas grand-chose : même les indiens sont là. Lors de sa traversée de l’Oklahoma, Taylor se voit refiler un paquet de couverture par une cherokee pur jus. L’indienne les dépose d’autorité dans la voiture de la jeune fuyarde. Enveloppée dedans, une fillette qui a visiblement été maltraitée.
Taylor qui peinait à s’assumer elle-même se trouve ainsi responsable d’une enfant de trois ans. C’est à Tucson – Arizona – que leur périple s’achève. Devant le garage de Mattie. C’est là qu’elle trouvera un nouveau foyer : un travail et des amis chers grâce auxquels elle apprend à se construire une nouvelle vie : Lou Ann, sa colocataire, Esperanza et Estevan, deux réfugiés guatémaltèques clandestins qui ont fui les persécutions de leur pays. Et Mattie, sa patronne et mentor qui cultive des légumes en plein désert à l’arrière de son garage.
Un roman bien écrit, au style direct et comportant de nombreux dialogues. Style qui suit l’élocution un peu rustique de Taylor, la narratrice : agréable et facile à lire. Un livre qui se lit vite et au cours duquel on rame aux côtés des personnages qui n’ont pas une vie aisée : récit (pudiques) des souffrances vécues au Guatemala par les deux mayas, souffrance de leur vie clandestine aux Etats-Unis, souffrances de Lou Ann abandonnée par son mari qui ne désirait que ce qu’il n’avait pas, souffrance de Taylor qui a posé sa valise à trois mille kilomètres de chez sa mère et qui doit se battre pour élever (et garder) sa fille adoptive.
Des moments savoureux également, d’une grande fraicheur durant lesquels le lecteur sourit. Des moments tendres qui font du bien au moral.
Une lecture agréable mais dont le souvenir ne sera pas impérissable.
BibliOrnitho
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le 26 août 2013

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