Cet auteur ne semble pas tolérer l’approximatif et concocte ses phrases en s’appuyant sur le ton ou le temps utilisé. Nous apprenons que les fondements du communisme avec Lénine et Staline ont balayé toute forme d’opposition avec l’aide de la Tcheka, Guépéou et autre NKVD. Que d’innocents, de condamnés sans procès et de familles détruites.
De tous les auteurs russes dont j’ai lu les œuvres comme Léon Tolstoi (1828 – 1910 / 82 ans) et son fameux « Guerre et Paix », Boris Pasternak (1890 – 1960 / 70 ans) pour le « Docteur Jivago », Vassili Grossman (1905 – 1964 / 59 ans) pour « Le Livre noir », Alexandre Soljenitsyne (1918 – 2008 / 90 ans) demeure celui qui m’a passionné le plus. Tous ses livres sont passés entre mes mains et l’archipel du goulag avec ses trois tomes constitue une œuvre magistrale et ciselée(10 000 pages) finement écrite sur un sujet difficile. Je me rappelle l’année de sortie du tome 1 édité en avant-première à Paris, il se vendait comme des petits pains dans toutes les librairies victimes de ruptures successives de stock en raison de son succès. En 1974, ce livre a sonné le tocsin de l’amorce du déclin communiste au paradis promis transformé en enfer d’incarcération, d’esclavage et de privation de liberté au fin fond de la Russie, juste après l’insurrection de Budapest (1956) et le printemps de Prague (1968).Telle une révélation, L’idéologie avait revêtu les habits du crime organisé avant la dislocation de l’U.R.S.S après la chute du mur de Berlin de 1989 et le nouvel ordre décrété par Mikhaïl Gorbatchev ( 1931 – 2022 / 91 ans) de 1991. Rappelons tous ces zeks décédés dans la région du Kolyma par millions en raison de l’infâme article 58 « Déviationnisme de droite ». Une écriture de résistance !