Petit coup au moral à la lecture de ces introspections aigres-douces sur la vie d'une trentenaire, comme nous sommes des centaines de milliers en France... De l'enfance prolo en province, en passant par le boulot étudiant à Carrefour, la montée à Paris, les looses sexuels, le 13 novembre ou encore les locations de maison de vacances entre potes, Sophie-Marie Larrouy (que j'adorais en Vaness la Bomba) distille la drôle d'atmosphère dans laquelle baigne notre génération.
C'est tendre et cynique, très personnel tout en tendant à l'universel, souvent très drôle mais parfois à la vas-y-que-je te-pousse, un peu comme si je fourrais mon nez dans un journal intime rageur, sautillant de règlements de compte en divagations pragmatiques. L'écriture est terriblement dense, c'est ce qui m'a un peu perdu. Les chapitres sont bourrés de références qui parlera à 80% d'entre nous (nous = vous avez dansé sur Larusso quand ça passait sur NRJ et vous faites partis de ce groupe d'humanoïdes pas si mal lotis qui ne sait toujours pas quoi faire de sa vie), c'est même presque trop en fait. J'ai pas eu de coup de coeur, même si j'oserai une petite comparaison audacieuse et plutôt flatteuse : j'ai lu un journal mêlant l'urgence à la Despentes (mais en beaucoup moins savage), et le spleen existentiel de Salinger (remplacez New-York par Remiremont par contre). C'était une curiosité juste et sincère, même si elle ne marquera pas mon esprit durablement.