Difficile d'émettre un avis tranché sur ce livre aux multiples facettes. La partie "narrateur" traîne la patte et manque singulièrement de crédibilité. Le moindre dialogue est trop écrit, on se dit continuellement que personne ne parle comme ça. La scène du marché et du repas sanglant ressemble à ces scènes de ménages qu'on voit au cinéma et qui n'arrivent jamais dans la vraie vie.
La partie Salagnon de l'histoire est tout bonnement passionnante, même si elle garde ce travers des pseudo dialogues qui sont un prétexte pour l'auteur de parler à travers ses protagonistes, une fois de plus de manière trop flagrante à mon goût.
Vers la fin les deux parties fusionnent: la chute de l'Algérie française fascine, les considérations métaphysiques interpellent et ennuient tour à tour.
Au final une exposition plutôt réussie de ce paradoxe banal d'un pays qui compte dans son identité des actes aussi opposés que la prise du maquis durant la seconde guerre mondiale puis l'oppression pendant la guerre d'Algérie.