L'Assommoir par Cédric Moreau
Je ne sais pas si ce roman de Zola est toujours au programme de l'éducation nationale, mais je me souviens n'avoir que très peu goûté sa lecture lorsque celle-ci m'avait été imposée au collège, il y a près de vingt-cinq ans. A cet âge, j'étais uniquement préoccupé par mes premiers émois et la recherche de la fille qui me donnerait mon tout premier baiser ; je me moquais éperdument de faire l'analyse du monde ouvrier sous le Second Empire. Car c'est bien d'anthropologie qu'il s'agit lorsque nous, contemporains, lisons "L'Assommoir" ; je ne sais pas si Zola pensait aux générations futures lorsqu'il écrivit ce roman, mais le fait est que le naturalisme dont il est empreint permet de se faire une idée de ce qu'était la vie à cette époque.
Vingt-cinq ans plus tard, même si la lecture ne m'a pas été aussi pénible que la première fois, je n'ai toujours pas été emballé par l'histoire de Gervaise Macquart, de son ascension sociale puis de son inexorable chute, se laissant aller à vau-l'eau, incapable de réagir à la déchéance de son mari, périclitant avec lui. Sans la dimension "historique", je pense même que ce bouquin serait – pour moi – dispensable.