Perplexité

Finir un livre et ne pas savoir si on l’a aimé ou non. L’atelier des miracles laisse perplexe.

Millie, Mariette et Monsieur Mike sont trois âmes perdues. L’atelier, tenu par Jean, va leur permettre de reprendre goût à la vie, de se reprendre en main, d’aller mieux. Le roman est léger, facile à lire, on sent les bons sentiments. Et pourtant un moment on commence à se poser des questions. C’est trop beau, trop facile, trop gros. Et c’est ça qui plaît, on sent qu’il y a quelque chose derrière, et on a la satisfaction de le comprendre un peu avant les personnages. Peut-être que le bouquin n’est pas si léger finalement et on se demande quelle direction va prendre la « morale » de cette histoire. Mais lorsqu’on tourne la dernière page on s’interroge.
Les personnes accueillies par l’atelier repartent heureuses, elles reprennent leur vie en main mais pas uniquement grâce à leurs efforts et leur travail : l’atelier orchestre tout. En l’apprenant c’est le choc mais savoir la vérité leur permet d’accepter parce qu’ils aiment quand même leur nouveau départ. Finalement peu importe le chemin tant que le résultat est là. Avoir menacé un gamin est excusable si maintenant il se comporte mieux en classe. Oui. Ou non. Perplexité. Classique interrogation de la barrière entre le bien et le mal ? Apothéose avec un épilogue irréel : Jean reçoit la légion d’honneur pour son travail à l’atelier.

Alors ai-je aimé ce livre parce qu’il fait réfléchir sur les notions de bien et de mal, ou bien l’ai-je détesté parce qu’il est juste une grosse entourloupe ? Y a-t-il un fond caché, une morale à décrypter, un enseignement à tirer ou bien l’auteur est-il convaincu du bien fondé de l’atelier ?

« Un roman qui donne foi en l’humanité et en soi-même » est-il écrit en 4ème de couverture. « Prix de l’optimisme ». Ou prix du cynisme ?