L'aube le soir ou la nuit par Brice B
Je suis probablement des plus mal placés pour discuter ici de l'ouvrage de Yasmina Reza, placé à mi-chemin entre le travail d'un journaliste d'investigation et celui d'un écrivain dramaturge. Yasmina Reza, déjà, je connaissais pas. Mais vraiment pas. J'ai lu ça et là "auteur de pièces à succès international", "déjà un auteur connu", etc. Pourquoi pas, hein. Mais bon...
C'est mon ami Jonathan qui m'a prêté le livre, un truc de potes de droite que de se refiler les bouquins qui parlent de Sarkozy et de s'extasier comme deux jeunes pucelles devant "le fameux bouquin", qui va même jusqu'a faire la une du Nouvel Observateur... C'est dire !
Pourtant l'effusion juvénile s'arrête tout net dés lors que les premiers chapitres laissent leur places aux suivants. C'est horrible à lire. Alors oui, si j'étais un intellectuel de la gauche-Télérama, je ferais une phrase floue, dans le genre Michel Onfray, avec quelques mots à plusieurs syllabes qu'on résumerais par "c'est extraordinaire". Mais vous savez que je suis loin, très loin de cet esprit là, et je trouve donc le tout terriblement brouillon, désorganisé, manquant de structure.
On dirait, finalement, que Yasmina a pris ses carnets de note, qu'elle a mis ça et là quelques mots pour faire des phrases, et puis c'est tout. Pas de soucis de cohésion globale, d'histoire, de début de fin, de temporalité. On enchaine les mini-chapitres sans savoir trop de qui elle parle, de ce mystérieux G., de Sarkozy, d'un de ses accompagnants ? Nous entrapercevons au détour de quelques phrases ayant miraculeusement réussies à se donner un sens, un peu du candidat Sarkozy, puis un peu du Président Sarkozy. Qui avait bien raison de dire que, même si ce bouquin était mauvais, il flatterait son image.
Beaucoup de buzz pour une déception...