En effet, avec un titre comme celui-là, le futur président américain et premier président noir nous promettait potentiellement une confession qui devait nous sublimer.
Il n'en est rien.
L'ouvrage à l'image du parti de l'auteur est modéré, comprendre raisonnable, à travers toutes les thématiques abordées (allant de la foi à la race), Obama reste tristement réaliste. On peut présumer qu'il veut convaincre ses lecteurs qu'il est une personne normale et pas juste le noir de service et qu'en tant que tel, il peut légitimement revendiquer le poste de sénateur puis de président qu'il obtiendra.
Les plus revendicatifs diront plutôt qu'il illustre à quel point il est esclave du système...
Derrière ce réalisme, pointe pourtant un esprit rationnel ce qui est étonnant pour un titre à connotation si émotionnelle, le sénateur nous montre là qu'il sait être réfléchi pour ne pas se laisser submerger par des médias qui aiment tant à jouer plus avec nos coeurs qu'avec nos esprits.
Autre point positif, jamais de manière bien directe Obama ne remet en cause l'existence de Dieu, mais il partage à plusieurs reprises son scepticisme sur cette question, il serait facile de se moquer de lui sur ce point, mais ce serait oublier que l'ouvrage est avant tout lu par des américains où la croyance a la vie dure...
On est également surpris de voir que les politiques américains ne sont pas si éloignés que ceux de leurs homologues européens ou français, en effet là où nos grands médias (possédés pour la plupart par des grands groupes) nous présentent les USA comme la terre promise libéralisme, Obama débat tranquillement avec ses collègues de la meilleure manière de sauvegarder les emplois des américains et le terme protectionnisme ne lui fait pas vraiment peur !
Autre aspect qui dérouterait un peu la vision qu'on veut nous donner des USA, quand le bon Obama se met en campagne, il commence par aller voir les bailleurs de fonds traditionnels du parti démocrate que sont... les syndicats, diantre moi qui croyais qu'il n'y avait pas de syndicats aux USA.
Déroutante anecdote : Obama veut nous faire croire qu'il est un mec bien en nous disant qu'il préfère les lignes normales plutôt que des jets privés car ainsi il peut rencontrer des gens.... Il est au courant que pour mal de monde, en France ou aux States, prendre l'avion, c'est déjà un truc de connard de bourgeois...
Obama nous raconte aussi comment lui aussi a cru qu'on trouverait des AMD en Irak...
On ne retient pas grand-chose du chapitre sur le problème de la race un peu à l'image de l'ensemble de l'ouvrage si ce n'est que comme beaucoup, il oublie les plus persécutés : les indiens d'amérique...
En matière de politique internationale, le futur président comprend toute l'ambiguïté des ingérences à outrance de son pays dans les affaires internationales, aussi met-il en avant avec un certain soulagement le renforcement de l'ONU... Promesse pas vraiment tenue...
Sa conclusion sous forme d'apologie de la famille est un peu navrante à un moment où il serait grand temps de la remettre en cause.
(Lu en VO)