Eric Chevillard devrait figurer au firmament des auteurs français, au côté d'un Echenoz ou d'un Toussaint, pour ne parler que de ces pairs élevés au bon grain des Editions de Minuit.
Mais les feux de l'actualité littéraire s'obstinent à l'ignorer. Tant pis pour lui, et tant mieux pour nous, lecteurs, car n'ayant pas grand chose à perdre commercialement parlant, l'auteur se lâche, et moi : je jubile.
Car enfin ce roman nous mènera aussi loin que possible dans le débat de fond de notre temps : la dialectique truite aux amandes / gratin de choux-fleurs.
Mais non : l'auteur reprend la main à coup de notes de bas de pages ciselées (quel travail d'édition !) et recadre son héros.
Mais non : en fait l'histoire s'emballe et tout un destin se nouera sur la piste d'une fourmi pas si innocente.
Mais non : c'est un plaidoyer pour la littérature qui se métaphorise sous nos yeux ébahis .
Mais non : finalement l'autofictif (nom du blog de l'auteur) s'insinue en bas de page pour des instants d'émotion vraie rarement connus jusqu'alors dans son oeuvre.
On ne va pas en faire des tonnes : lisez Chevillard, relisez Chevillard, achetez-le, suivez le au quotidien sur son blog, dans ses chroniques du Monde, dans le magazine Le Tigre. Profitez-en.
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