Eric Chevillard ne fait pas de chapitres. Saute à peine des paragraphes. Prend-il seulement le temps de respirer ? Il nous le laisse à peine (et on en redemande). Dans son style tout droit inspiré du "Bavard" de Louis-René des Forêts, le voilà qui reprend ce flot ininterrompu de loufoqueries et de trouvailles littéraires jusqu’à plus soif ! Mais comme il l’écrit d’emblée, « il faut un prétexte pour commencer ; n’importe lequel ; la qualité première du prétexte est d’être indifférent ». Ce sera son aversion pour le gratin de chou-fleur ! S’ouvrant sur un prologue d’anthologie, "L’auteur et moi" s’improvise, par ses délirants ajouts et parenthèses, en roman de bas de page ! On y suit la vie trépidante d’une fourmi entre deux absurdités sur les motifs du personnage et de l’écrivain. Le roman français le plus malin et le plus drôle de 2012 dynamite tout y compris lui-même. Vous arrêterez définitivement le gratin de chou-fleur mais vous reprendrez bien une louche de Chevillard ?