Commencer un livre avec comme principe qu'il ne faut pas se fier à sa couverture, encore moins à sa quatrième.
C'est encore plus vrai quand on aborde l'Echiquier du Mal.
On nous parle de "vampires psychiques". L'Histoire ne donne pas exactement cette impression. Vision trop simpliste, la découverte des pouvoirs (du "Talent" dont le nom diffère selon les protagonistes) n'en est pas moins intéressante, et on s'y plaît à découvrir l'utilisation qui chacun en fait.
De là, on découvre une nouvelle organisation secrète qui domine le monde. Il est captivant de voir que Dan Simmons s'est collé à des évènements historiques réels.
L'histoire est intéressante et relativement facile à suivre.
On alterne entre l'inflitration dans l'esprit parfaitement sain de Mélanie Fuller à une vision totalement extérieure qui nous fait comprendre que c'est une véritable paranoïaque sur le déclin.
Reste la frustration de savoir laquelle version est la vraie...
Dan Simmons a su joué entre les visions de chacun des personnages (l'écriture diffère du côté de Tony Harod, cinéaste vulgaire et détestable, et le groupe Natalie/Saul qui ont souffert, alors on nous balance leur souffrance sur des pages et des pages).
C'est à partir du deuxième tome qu'on sent que Dan Simmons se perd, ou se lâche.
On accroche moins, cela devient étrangement plus complexe. Mélanie d'un point de vue intérieur devient détestable (avec des touches de racisme dans son esprit qui ne collent pas avec le premier tome). Quelques scènes dont on se demande pourquoi les avoir mises.
Parfois, la lecture est trop longue. L'auteur s'étend sur des détails (alors oui c'est beau, on s'évade, mais pour la troisième fois qu'on lit qu'il y a une bonne odeur de café et la douceur du soleil et des fleurs d'orangers, on aimerait que cela aille plus vite), et pas sur d'autres (on a un début de vie sentimentale vis à vis de Tony Harod qui ne mène à rien, cela est dommage car il était à mon sens un personnage intéressant, mais répugnant, du début à sa fin).
Il ne demeure pas moins un certain suspens avec une fin intéressante, qui m'a laissé pour ma part pantois.
L'essentiel de l'histoire se trouve dans la spécificité de chaque personnages, et dans l'intérêt que l'on porte à ceux-ci.
Une bonne lecture.