Une belle purge ce roman ! Il y est question de lamproies tueurs sillonnant les mers du globe en faisant un nombre croissant de victimes à mesure qu'elles grossissent. Elles finissent même par menacer la survie de notre espèce.
Le roman démarre très lentement. L'auteur semble avoir eu une expérience pénible en s'adonnant à la plomberie. Ça revient plusieurs fois. A part quelques doigts et jambes arrachés au bord de l'eau, seuls les animaux sont attaqués dans le premier tiers du roman. A croire que personne ne se baigne sur la planète.
On espère alors que le roman va devenir intéressant à mesure que la menace se précise, mais il n'en est rien. Au contraire, l'écriture devient de plus en plus paresseuse voire puérile ("On aurait dit qu'il y aurait des lamproies mammouths et des mégas lamproies. Ouais et pourquoi pas des lamproies suprêmes de plusieurs centaines de mètres !!!" Je spoile mais on s'en fout, je ne suis pas là pour vous donner envie de le lire).
L'auteur se perd en baratin pseudo-scientifique pour meubler et enchaîne les rebondissements stupides, vaguement pompés sur ce qui s'est déjà fait dans le genre ("Les dents de la mer", "Tentacules"...). Alors que les attaques bouleversent la communauté internationale et que les morts s’enchaînent à une cadence folle, les gens vont à la pêche, organisent des régates... Tout simplement stupide.
La lecture est d'autant plus compliquée que l'auteur multiplie les lieux d'action, passant sans cesse d'un continent à l'autre. Les personnages, trop nombreux (on s'y perd... qui est quoi déjà ?), sont inconsistants et ont des réactions improbables. A ce titre, la réaction du "héros" à la mort de sa femme est un moment incroyable de comique involontaire. Sa femme trouve la mort sur un ferry attaqué par les créatures, alors qu'elle se rendait d'Angleterre en France pour faire tranquillement du shopping. Ce prétexte (incroyablement misogyne en passant) laisse pantois quand on sait que de nombreux bateaux ont déjà été coulés par les lamproies. Lorsque notre pseudo héros apprend la nouvelle, il ne trouve rien de mieux qu'à se fendre, en gros, d'un "Oh mon dieu c'est pas possible, elle qui était si belle", avant de coucher le soir même avec son assistante.
Il y a pléthore de passages crétins de ce type comme le moment où l'équipe arrive devant une lamproie gigantesque échouée et que certains ne trouvent rien de mieux à faire que de se promener dans sa gueule. Je ne vous parle même pas du final où on assiste à un festival d'incongruités totalement désarmant de bêtise.
On ne peut même pas mettre au crédit de l'auteur un texte amputé (ce n'est visiblement pas le cas) ou une mauvaise traduction, car le roman est très mauvais sans ça et semble avoir été torché en un week end, par une personne peu respectueuse du genre pour lequel il écrit. A éviter à tout prix.