Que ce roman, qui tourne autour du nombril de Beigbeder sans jamais fléchir, peut être ennuyeux ! Le personnage, volontairement antipathique, volontairement autobiographique, se lamente tout du long d'avoir perdu la femme qu'il aime, boit, se drogue, baise, tout en écrivant des platitudes sur l'amour, le sexe, la drague... C'est l'éternel sujet de Beigbeder, qu'il a régulièrement infligé à ses lecteurs pendant des années. Et le voilà qui nous balade de platitude en platitude :
L'amour c'est cela : faire croire à la personne qu'on désire
le plus au monde qu'elle nous laisse de marbre. L'amour consiste
à jouer la comédie de l'indifférence, à cacher ses battements
de cœur, à dire l'inverse de ce qu'on ressent.
Fondamentalement, l'amour est une escroquerie.
Ou bien encore :
Fuir, toujours, et courir sans relâche. Et puis, un jour, s'arrêter
pour dire à quelqu'un, en le regardant droit dans les yeux: c'est toi
dont j'ai besoin, vraiment. Et le croire. Ce serait beau, alors, de ne
pas éclater de rire, d'avoir un peu peur, et de prendre des risques,
de faire des trucs ridicules, comme d'offrir des fleurs un autre jour
que le 14 février ou de baiser sans être bourré.
C'est un roman égocentrique, mais surtout, sans aucun intérêt. A aucun moment les réflexions du narrateur n'ont une portée, même pas philosophique, mais au moins psychologique. Rien à en tirer. Il a beau être court, j'ai décroché avant la fin tellement ça m'endormait. Non seulement, Beigbeder n'a ici rien, mais alors strictement rien à dire, mais, de plus, à lire ce roman, j'ai du mal à comprendre que ce même Beigbeder soit un admirateur de Proust. Bref, c'est plat, c'est vide, c'est soporifique. On peut très bien se passer de le lire.