Je ne m'étais pas particulièrement arrêtée sur cette série à l'époque de la sortie du premier tome, mais quand est sorti le second, mon repré Milan m'a dit que c'était génial et qu'il allait me faire envoyer des services de presse parce que c'était absolument inconcevable que je ne les aie pas lus. Et parce que c'est le meilleur repré du monde (sans vouloir frimer, hein), il avait raison. J'ai lu les deux en même temps, c'est pour ça que ma critique va parler un peu des deux (et vous n'êtes jamais à l'abri des spoilers, je ne m'en rends pas compte généralement), même si j'ai essayé de faire traîner ma lecture un maximum.


Je vous entends déjà me dire "oh non, encore une dystopie / une mauvaise copie d'Hunger Games...", eh bien non, pas du tout. Alors oui, on est dans un monde post-apocalyptique et on suit une héroïne qui doit se battre pour sa survie contre d'autres ados de son âge dans un environnement hostile, et on a même quelques bestioles génétiquement modifiées. Mais sinon ça s'arrête là.
Tout d'abord, Cia, l'héroïne, est loin d'être aussi désenchantée que Katniss. Parce que même si le monde a été ravagé par la guerre, celui qui s'est reconstruit derrière n'a rien à voir avec Panem. J'irais même jusqu'à dire que le nouveau monde est quasiment utopique. On ne cherche pas à punir les responsables de la destruction de l'ancien monde, et Cia vit dans une famille heureuse ; l'esprit de sa communauté repose sur l'entraide et le respect de l'autre, et le désir le plus cher de la jeune fille est de passer le fameux Test qui va lui permettre de rentrer à l'Université, de faire partie de l'Elite, et de rendre le monde encore meilleur.


Mais voilà, elle est enfin sélectionnée pour le Test et le cauchemar commence. Toute l'illusion utopiste s'effondre. Les plus faibles sont éliminés. Les plus intelligents sont éliminés. Pour le bien commun. Ce qui me rappelle un sujet de dissertation de prépa : "Le bien commun est-il le Souverain Bien ?", j'en avais fait neuf pages avec mon écriture la plus resserrée, j'avais déjà du mal à faire court à l'époque. Mais c'est bien cette question qui va donner tout son relief à l'histoire.
Dans Hunger Games, on comprend pourquoi le Président Snow est corrompu, il vit dans le confort et l'opulence quand son peuple meurt de faim. Dans l'Elite, c'est un peu plus complexe, parce qu'il ne semble pas s'agir simplement d'une lutte de pouvoir, car même si tout le monde ne mange pas toujours à sa faim, comme je l'ai dit plus haut, il ne s'agit pas d'une société punitive (hors des épreuves du Test bien sûr...).Dans Hunger Games, on ne laisse personne oublier : on ne laisse pas oublier les descendants des révoltés qu'ils doivent payer pour leurs ancêtres, on ne leur laisse pas oublier qu'ils ont gagné les jeux au prix du sang et qu'ils le payeront toute leur vie. Dans l'Elite, c'est le contraire, on ne fait pas payer son passé au peuple, et on fait oublier le Test au participants qui y ont survécu. Il s'agit seulement de sélectionner ceux qui oeuvreront le mieux pour la reconstruction de la société, et tout le monde ne semble pas d'accord sur les critères qui font de quelqu'un un bon dirgeant.
Evidemment, beaucoup de questions restent en suspens tant que la série n'est pas terminée, mais je me demande vraiment ce qui, au fond, motive ceux qui font passer le Test, et pourquoi ils pensent que leur méthode est la meilleure. Quelle est la place de la violence dans cette société qui n'aspire qu'à la paix depuis que son monde a été détruit par la guerre ? Est-ce vraiment une question d'ambition ? Les "méchants" sont-ils motivés par des intérêts égoïstes ? Je suis extrêmement frustrée par l'attente de la suite.


Le tome un met en place l'univers, et il y a beaucoup d'action. C'est là que devient pertinente la comparaison avec Hunger Games, dans le sens ou la dernière épreuve du Test ressemble fortement à l'arène dans laquelle évolue Katniss. Mais là encore, ce qui est intéressant, c'est que dans Hunger Games, les tributs n'ont pas le choix, il doivent tuer pour survivre, alors que dans l'Elite, ils doivent seulement survivre, mais beaucoup font le choix de tuer.
Dans le deuxième tome, la révolte se met en place. Le schéma paraît presque simpliste, dit comme ça. Mais là, on est plus dans 1984 que dans Hunger Games. Question de surveillance. On se débarrasse un peu de Tomas. Ah oui, pas de triangle amoureux débile, mais il y a quand même un parfum de fleur bleue dans l'air. Si seulement Tomas n'était pas aussi agaçant !


J'espérais secrètement que Cia finisse par le quitter pour Michal, mais vu ce qui lui arrive, le pauvre...


Et la fin ! pas de spoiler, mais ce cliffhanger est juste intenable ! Je ne suis pas souvent surprise par les rebondissements. La trahison d'un certain personnage, dans le tome un, par exemple, je l'avais vue venir gros comme une maison. Mais la fin du tome deux, alors là, ça m'a laissée bouche bée. Et maintenant, je suis vraiment très malheureuse. Je vais aller sous ma couette et me cacher pendant au moins une semaine pour pleurer.

marquise
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le 21 nov. 2015

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