J’ai découvert Mathieu Bock-Côté sur Internet, et je l’ai trouvé immédiatement très intéressant : expression orale remarquable, idée juste, esprit ouvert, culture générale admirable, et évidemment une passion du Québec qui rajoute à ses convictions souverainistes une dimension passionnelle galvanisante. J’ai donc voulu le connaître plus en profondeur en abordant son dernier ouvrage, « L’empire du politiquement correct ».
Son livre est agréablement surprenant. Le titre de l’ouvrage m’avait laissé penser que l’objet d’étude serait concentré sur les dérives actuelles de la bien-pensance et de la censure idéologique. Mais l’auteur va bien plus loin : il propose une définition philosophique de la droite et de la gauche, analyse le clivage opposant les deux, explore le rôle des médias dans la société actuelle, s’interroge sur l’état de la démocratie, livre une critique du multiculturalisme et dresse un éloge du nationalisme et du patriotisme. Tout cela n’étant pas pour me déplaire, j’ai apprécié la dimension exhaustive profonde de son ouvrage que je n’avais pas prévu, qui de plus est communiquée avec une écriture percutante.
Le texte est par ailleurs bien construit, les répétitions sont occasionnelles mais nécessaires, le propos est clair et la pensée de l’auteur est parfaitement déployée. MBC sait transmettre ses convictions politiques, et encourage la jeunesse conservatrice à s’imposer dans un monde qui ne leur est pas franchement favorable ; il a contribué à l’enrichissement de ma pensée politique, à l’affinement de la vision de la droite conservatrice, et à la réaffirmation de ma méfiance vis-à-vis de l’aseptisation de la société et de l’esprit de culpabilisation et de repentance ambiant.
On pourrait cependant critiquer l’omniprésence de citations, de références et de renvoi aux notes, qui perturbe parfois la lecture. L’auteur frise parfois la victimisation, mais arrive tout de même à se reprendre pour affirmer son esprit combatif.