L’histoire débute en 1913 alors que George Sawle arrive aux Deux Arpents, la maison familiale, en compagnie d’un camarade étudiant, Cecil Valance. Aristocrate et poète, le jeune homme conquiert la famille de George et notamment sa jeune sœur, Daphné, qui tombe sous le charme. Toutefois, George et Cecil entretiennent une relation amoureuse. Mais la guerre va rebattre les cartes et Cecil va trouver la mort en 1916, à l’âge de vingt-cinq ans. Une mort prématurée qui va faire de Cecil un personnage mystérieux aux yeux de ceux qui l’ont côtoyé et de ceux qui vont s’intéresser à son œuvre poétique.
Alan Hollinghurst développe une fresque qui traverse un siècle avec la relation de Cecil, Daphné et George comme fil rouge tout au long du récit. Il y aborde les thèmes des relations amoureuses, amicales et familiales, de l’évolution de la société face à l’homosexualité, des secrets de familles. A travers une galerie de personnages dont le point commun est de s’intéresser à Cecil ou de l’avoir connu, l’auteur nous raconte comment la légende de Cecil est née, entretenue par sa mort précoce, les écrits qu’il a laissé et le secret qui entoure ses relations amoureuses.
Ce roman est merveilleusement bien écrit mais cela n’empêche pas de ressentir un peu d’ennui au fil de la lecture. Les personnages quelque peu futiles et égoïstes ont du mal à attirer la sympathie du lecteur et à maintenir son intérêt sur la durée. Les histoires des différents personnages se télescopent, s’entrecroisent, les explications sont parfois confuses et les non-dits trop nombreux pour que le lecteur soit sûr d’avoir compris la finalité du roman.
La construction du récit est aussi parfois complexe dans la mesure où les différentes parties correspondent à des périodes de l’histoire qui ne sont pas toujours clairement datées et des personnages apparaissent dont on ne saisit pas immédiatement le lien avec l’histoire. C’est donc parfois un peu compliqué de renouer le fil de l’histoire et cela nécessite une bonne dose de concentration !
Au final, si le style est excellent, il ne suffit pas à rendre l’ensemble compréhensible et digeste.