Comment finir le quatrième tome d'une saga qui vous embarque, qui vous remue ? Comment quitter tous ces personnages dont vous croyez connaître la vie, qui vous accompagnent comme s'ils étaient vos propres amis ? En m'engageant dans un récit si brillant, l'angoisse d'une fin qui retomberait comme un soufflé m'a suivie pendant toute cette lecture.
Ce tome est le plus sombre des quatre, celui où les amitiés se délient et où l'amour rend aveugle, celui où la misère et la richesse semblent pouvoir s'abattre sur n'importe qui à tout moment. Celui où la mort frappe des amis, des ennemis, parfois dans la violence, parfois de façon si désespérée que l'on en vient à remonter le temps et chercher à quel moment quelque chose s'est brisé. C'est aussi le tome des drames, celui, terrible, de perdre un enfant, et celui de ne jamais réussir à s'en remettre. Lina et Elena s'éloignent, se rapprochent, fusionnent puis se trahissent. Quelle frustration ! J'en suis venue à honnir Elena, inconstante, irréfléchie et finalement, bien plus manipulatrice que son amie. Sa dernière fourberie, la pire, éloigne définitivement Lila d'elle. Une promesse trahie pour toucher du bout du doigt un nouveau succès, pour affirmer sa position et se complaire dans sa supériorité. Lina ne le pardonnera pas. Elena ne le comprendra pas. N'est-ce pas finalement une dernière illustration de la complexité d'une amitié où admiration, envie, jalousie et amour se mêlent ?
Si ce tome est le moins réussi de tous (certainement car j'aurais aimé une fin plus heureuse), il clôt une des sagas les plus abouties et remarquables du siècle dernier.