C'est davantage avec soulagement que regret que je termine la célèbre saga de "L'amie prodigieuse". Je serai allée au bout bien que mon intérêt n'ait jamais cessé de décliner au fil des pages.
Le fait d'avoir très vite pris en grippe la narratrice, Elena, n'a pas facilité la tâche, c'est certain. Mais pour moi elle incarne une telle somme de frustration et de jalousie qu'il m'a été impossible de ne pas m'agacer du spectacle de ses éternelles jérémiades. Femme inassouvie qui passe beaucoup de temps à se convaincre de son courage et de son indépendance alors qu'elle m'apparaît vraiment comme une niaise opportuniste. Mais bon, passons.
Ce dernier tome fait la part belle au drame avec une recrudescence de violence dans les mœurs et la vie quotidienne à Naples, des années 80 au XXIème siècle. Dégoûtée des personnages, je me suis un peu plus attachée au contexte. En épilogue, l'autrice s'explique sur sa vision et son expérience de Naples, mettant cette ville à part et la décrivant comme inchangeable. Violente elle est, violente elle restera.
L'autre personnage principal, Lina, était, aux dires de nombreux lecteurs m'ayant conseillé la lecture de la saga, une figure féminine absolument unique, inoubliable, captivante, séduisante... Pour moi, elle fut tout autre et elle va vite être oubliée.
Enfin, je conclus ce billet pessimiste sur un dernier constat : le style de la mystérieuse Elena Ferrante ne m'aura pas non plus transfigurée. Le récit se fait particulièrement elliptique dans ce quatrième volet, les sauts dans le temps sont plus nombreux, le récit y perd de son âme et de sa cohésion.
Cette saga ne me laissera donc pas un souvenir impérissable. Je retiens surtout cette impression de malaise d'une amitié idéalisée qui finalement n'aura été qu'une rivalité larvée et non assumée.