Une voie ouverte

C'est véritablement par pu hasard que je suis tombé sur Torey L. Hayden, et plus encore sur cet ouvrage en particulier. Et on peut dire que je m'en suis trouvé changé.

D'abord par l'auteur. Torey L. Hayden est (était) une enseignante spécialisée pour les cas d'enfants grandement perturbés. Ce qui, déjà, constitue un intérêt tout particulier : on découvre un environnement très peu connu, trop souvent fantasmé, par l'intermédiaire d'une spécialiste. C'est fascinant. Il y a peu d'autres mots. Peu à peu, donc, l'autrice nous ouvre son quotidien : la violence que représente la difficulté, ou l'impossibilité, de communiquer ; le manque de moyen ; la quasi absence de réussite et de personnels qualifiés ; les doutes sur les stratégies mises en place ; les séances de recherches ; les périodes de doute... C'est véritablement une voie ouverte vers cette profession, un ouvrage et une autrice à vocation. Le tout à travers une plume limpide, sans accroc ni prétention, très agréable à lire.

Et puis, doucement, on se focalise sur cette enfant, Jade. D'abord mutique, associable, presque agressive, elle finit peu à peu, à force d'ingéniosité de la part de son enseignante, - mais aussi de patience, d'humilité face à l'échec et d'intelligence -, elle finit donc par s'ouvrir. On a là la réussite d'un métier : des mois d'effort, de violence subie, de doute et de bienveillance pour quelques mots, un sourire, un regard.

On finit sur l'horreur. L'horreur tristement réelle, tristement quotidienne, à peine croyable, qui, hélas, pousse à écrire.

C'est tout cela que nous offre Torey L. Hayden. Je ne peux que vous encourager à la lire, à la découvrir, par ce roman, ou L'enfant qui ne pleurait pas, ou L'enfant blessé. Et j'espère sincèrement y être parvenu.