Avant de commencer à vous livrer mon impression sur le dernier Dicker, sachez en premier lieu que j'ai tout simplement adoré ses deux précédents romans et que si j'avais eu un a priori sur "l'Ecrivain" avant d'entamer la lecture de ce dernier né, il n'aurait été que positif.
Joël Dicker a fait le choix de faire de ce livre un hommage à Bernard de Fallois, une enquête, un récit parsemé d'innombrables flash-backs (voire de flash-backs de flash-backs), un texte alternant entre récit à la 1ère personne et roman à la 3ème personne, une démonstration dans le fond et dans la forme de mises en abîme imbriquées les unes dans les autres, à la manière des poupées russes.
Sur le papier, pourquoi pas.
Mais à la lecture du papier, souvent on s'y perd.
A trop vouloir en faire et en écrire dans son dernier roman, l'auteur suisse aurait amplement pu faire maigrir son format Broché d'une bonne centaine de pages. Certes l'enquête menée par Dicker et son assistante de circonstance en parallèle du récit de l'époque était une bonne idée, mais par moments le lecteur est perdu lorsqu'il réalise qu'il en sait plus que les 2 protagonistes actuels sur l'avancée de l'enquête. Si bien qu'on en vient à se demander si ces voyages perpétuels dans le temps en valent bien la chandelle.
Par ailleurs les hommages à Bernard de Fallois tombent comme des cheveux sur la soupe. Si on comprend bien ce que "l'Ecrivain" (expression qui finit par filer des allergies à la fin du livre) doit à l'éditeur, on comprend moins pourquoi parfois le rythme du récit est cassé par des anecdotes pour le coup réelles (je suppose).
Quant au fond de l'histoire, j'avoue avoir été embarqué par ces querelles de pouvoir dans le milieu bancaire et par ses personnages attachants bien que caricaturaux. Les différents twists sont très intéressants et assez bien amenés même si les changements temporels perpétuels font traîner l'intrigue en longueur sur la fin du roman.
On sent que Dicker a cherché l'exercice de style sur ce dernier opus et la fin du livre en est pour moi une preuve irréfutable. Dommage.
En résumé, je valide le fond, moins la forme. Ce n'est pas le meilleur Dicker, mais j'ai tout de même passé un bon moment à le lire.