Retour aux affaires de Régis Goddyn avec ce nouveau roman, première parution depuis la fin de la série Le sang des 7 rois.
Cette fois-ci, nous sommes face à un one-shot, purement inscrit dans le genre fantasy (contrairement à la série sus-mentionnée).
Nous voilà donc dans un monde régie par les mages, et où l'on comprend assez rapidement, qu'il existe une sorte d'apartheid qui consiste à classer les gens au sein de la société en fonction de leurs aptitudes magiques.
Tout en haut viennent les mages, une sorte d'élite privilégiée dont seul un enfant par génération est apte à pratiquer la haute-magie.
En dessous, viennent les ensorceleurs des choses menues, qui sont les enfants de mages qui n'ont pu accéder à la haute magie ou épouser un(e) mage. Comme leur nom l'indique, ils pratiquent une magie plus terre à terre et fonctionnelle (réparation de meubles, inversion des sources pour fournir de l'eau dans les maisons...)
Et enfin, le reste de la population, inapte à la magie, qui vit sous l'administration des mages et doit recourir régulièrement aux enchanteurs des choses menues pour leur vie quotidienne.
Le personnage principal du roman, Barnabéüs, est un ensorceleur des choses menues à la retraite. Sa vie va se trouver bouleversée le jour ou une jeune fille, Prune, va venir le solliciter pour un voyage en direction de la cité d'Agraam-Dilith, la cité où les mages vont pour se former. Or, pour un non-mage, ce voyage est interdit.
Commence alors le périple de ce couple étrange. Voilà pour le synopsis.
Le monde imaginé par Régis Goddyn est intéressant, notamment dans son usage de la magie, et par sa société très clivée. On perçoit d'ailleurs assez vite à quelle point cette dernière est dure, et au seul bénéfices des mages, qui méprisent le reste de la population.
On retrouve aussi dans ce roman deux des thèmes fort de la première série de Régis Goddyn : le secret et la révolte contre l'ordre établi.
En effet, on nous laisse deviner assez vite que tout ne semble pas être aussi simple que les apparences le laissaient tout d'abord penser, et que les mages dissimulent au reste de la population un (peut-être même des) secret(s).
Je n'en dirai évidemment rien ici (ils me surveillent peut-être), mais la découverte est de taille !
Le roman en lui-même est divise en deux parties bien distinctes, et très différentes. Le début est consacré au voyage (long et difficile) de Barnabéüs et Prune, tandis que la seconde partie est davantage centrée sur le secret précédemment cité et ses conséquences (la révolte, on s'en doute).
Le tout fonctionne très bien, et les deux personnages principaux, tantôt attachants, tantôt agaçants sont réussis. Je regrette juste une articulation entre les deux parties qui tarde un peu à se faire (à mon goût), mais je ne vais pas bouder mon plaisir, c'est un chouette roman, bien pensé et bien écrit.