Aurélie Wellenstein nous revient, comme de coutume, avec un nouveau roman de fantasy assez sombre. Le récit se déroule dans le royaume de Comhghall, en proie à une forme de malédiction d'un genre particulier : il est envahi par les araignées !
Pas de quoi fouetter un chat en théorie, mais ces araignées sont d'un genre particulier. Dotés de propriétés magiques, leurs morsures peuvent enrager les gens, les tuer ou simplement les doter de pouvoir magiques prohibés. Ce phénomène, que les habitants du royaume nomment : "la maladie des toiles", est endémique, inexorable et plusieurs villes et villages (dont la capitale du royaume !) ont fini totalement entoilé.es.
Les araignées peuvent aussi, de manière plus insidieuse, se lover à l'intérieur d'hôtes (dans leurs oreilles, narines, sous la peau, etc... et exercer leur néfaste influence en toute tranquillité. Une inquisition a bien été créée afin de traquer les sorcières (car apparemment seules les femmes obtiennent des pouvoirs de la reine-araignée) et de débusquer les personnes infectées, mais cela rajoute surtout une couche à la dure vie des habitants.
Une croisade a également été tentée outre-mer contre les fidèles de la déesse-araignée, mais en pure perte, tant et si bien qu'au moment où débute le roman, le royaume est en plein marasme. La population vit dans la terreur (et des araignées, et des inquisiteurs), les récoltes pourrissent sur pieds, et la croisade a échoué.
C'est dans ce riant contexte que vont se rencontrer quatre individus : un jeune homme en fuite, car il a eu la mauvaise idée d'enfiler un heaume maudit, une jeune femme accusée par l'inquisition d'être sous l'influence de la reine des araignées, un ancien croisé tombé dans la misère et un cerf (oui oui, l'animal) possédé par une araignée, dont la ramure est faite de lames d'épées et de dagues.
Ce curieux quatuor va alors s'associer, chacun comptant sur les autres pour l'aider à résoudre ses problèmes (enfin, plus ou moins).
L'ensemble est très réussi. le Royaume de Comhghall est réellement déprimant et le désespoir qui l'habite très présent. Les personnages ne sont pas en reste, chacun d'eux étant, à sa manière, attachant. Les liens qu'ils tissent progressivement entre eux sont extrêmement bien mis en scène et en mots, de même que leurs péripéties, nombreuses et mouvementées.
Les scènes de combats et de poursuites, notamment, sont très efficaces.
La fin de ce premier tome m'a clairement laissé sur ma faim et j'ai hâte de lire la suite.