Damon Galgut se saisit des fragments d'un homme — écrivain singulier en son temps, non dénué de mystère aujourd'hui encore — pour reconstituer, dans un geste simple, presque humble, l'expérience de vie Forster. Du moins une version très plausible de celle-ci. Il en résulte un récit d'une puissance discrète, non dénué d'un certain lyrisme, qui brasse l'amertume de l'existence et l'inséparable douceur qui est susceptible de la sublimer et l'éclairer. La solitude, son acceptation, la compréhension de soi, des autres, l'être souterrain que le monde ignore, l'éventail infini des occasions manquées ou trop tardives, tout cela avec en toile de fond le basculement entier d'une civilisation et d'une époque dans le tournant du siècle, tout entier contenus dans les pages d'un roman biographique lumineux et terriblement humain.