L’histoire d’une passion intense, d’un amour profond pour une jeune femme prénommée Katya. C’est ce qui arrive à ce jeune médecin de campagne qui nous raconte le souvenir de sa rencontre, l’été 1914 au pays basque, un coup de foudre et l’histoire d’une vie. Une écriture magnifiquement surannée, la description d’une famille étrange et mystérieuse, les Treville, le père, le frère Paul et sa sœur jumelle Katya. Jean-marc Monjean va devenir un habitué de la famille après avoir soigné le bras cassé de Paul. Son amour pour Katya va grandir au fil des jours et cela malgré les non-dits et le secret qu’il pressent. Tout comme lui, le lecteur suit la progression de leur histoire souvent entravée par les recommandations de Paul. Très tôt, on perçoit tout le mystère qui plane autour de cette famille. Pourquoi les Treville ont-ils choisi de s’éloigner de Paris ? Pourquoi les hommes de la famille ne souhaitent-ils pas qu’il passe du temps auprès de Katya ? Mais rien ne saurait décourager le jeune homme, on retrouve tout un côté romantique qui se fait rare à notre époque. J’ai beaucoup aimé les références à la culture basque, avec la fête de la vierge noyée du village d’Alos telle qu’elle nous est comptée par l’auteur. Le personnage du Docteur Gros chef de la clinique du village de Salies-les-bains est truculent à souhait, spirituel et cultivé, je trouve qu’il apporte la touche d’humour et de décontraction à cette période de la Belle époque où tout semble guindé et codifié juste avant que la Première Guerre mondiale n’éclate et que le monde change. Je me suis laissé bercer par cette histoire d’amour contrarié mais à aucun moment je n’ai vu venir l’excellent retournement de la fin. Même s’il est fait souvent allusion au secret des Treville, impossible pour le lecteur de savoir de quoi il retourne avant que les choses ne se mettent en place et prennent un côté sombre et inquiétant. Bonne lecture.