Éternellement Sfar
Que l'on apprécie ou non son travail, le moins que l'on puisse dire c'est que Joann Sfar est un artiste prolifique. Plus encore, un artiste très (trop) fidèle à son oeuvre, à tel point qu'il semble...
Par
le 12 janv. 2020
7 j'aime
Après avoir vu le Chat du Rabbin au cinéma, eu sous la main un recueil de dessins sur le Tour de France, après avoir écouté Sfar à la radio énoncer ses diverses passions et projets, je me suis fait un bon avis sur le bonhomme.
Partant du principe qu'il s'essaie brillamment à diverses disciplines, j'étais curieux de savoir ce qu'il avait dans la tête ... quoi de mieux qu'un livre.
Le ton direct et franc des premières pages, mêlant tournures littéraires et gros mots, qui coupent court aux épanchements d'amour, de religion, de morale, m'ont bien accroché dès le début. Je me suis laissé prendre par la fable cynique et fantastique annoncée, en phase avec l'époque ...
Et puis les mises en situation drolatiques à l'inspiration de Woody Allen se sont enchaînées sans approfondissement, les scènes mal cousues entre elles ont progressivement brouillé la compréhension du fond, et à force de surcharge je me suis perdu. On effleure l'émergence d'une cohérence globale et puis non... les personnages se voient, par exemple, désincarnés par de soudaines contradictions d'humeur ou d'action, toujours au profit des punch line et des rebondissements.
Quelques pages lyriques auront toutefois suffit à justifier la lecture de ce livre, des faux départs certes, mais bien écrits tout de même et qui se suffisent à eux même, sortis de leur contexte.
C'est un roman de divertissement, imaginatif, amusant, poétique, mais il faut faire le tri... dommage.
Sfar s'est offert le privilège d'écrire, la garantie d'être édité aidant.
Créée
le 13 nov. 2015
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