Sainte Liberté!
Je n'étais pourtant pas partie avec une certaine rancœur à l'égard de l'auteur, au contraire, j'avais une réelle envie de me plonger dans la philosophie contemporaine la plus récente qui soit sans...
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le 7 juil. 2018
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Je n'étais pourtant pas partie avec une certaine rancœur à l'égard de l'auteur, au contraire, j'avais une réelle envie de me plonger dans la philosophie contemporaine la plus récente qui soit sans pour autant affronter les personnages des plus médiatiques dont je tairai l'identité.
L'opposition entre maximalistes et minimalistes ne peut qu'éveiller la curiosité, étant étudiante en philo et n'ayant pas encore abordé ce parallèle, je me suis dit que c'était le moment de parcourir la philosophie morale et son histoire à travers le prisme de l'implication morale de l'individu vis à vis d'autrui et pourquoi pas ... vis à vis de lui-même!
En effet, c'est la thèse principale de l'auteur selon laquelle nous n'avons pas de devoir moral envers nous-même qui m'a d'abord interpellé et plutôt séduit.
Or, au fil de la lecture c'est mon côté un poil matérialiste qui a fait son apparition. Soit, nous n'avons que des devoirs moraux envers autrui en ce sens qu'il est avant tout nécessaire de ne pas nuire à autrui et de ne pas user de paternalisme (la liberté de l'individu est primordiale, c'est la doctrine minimaliste) nous n'avons donc pas à juger autrui s'il s'adonne à une activité qui ne le concerne que lui et ne nuit pas à autrui. Les exemples ayant attraits aux pratiques sexuelles dont la prostitution et la pornographie sont les péchés mignons de Ruwen Ogien. Si nous n'avons pas à juger autrui puisque ces activités le concerne et que cela se passe entre adultes consentants, la prostitution et l'industrie pornographie (a fortiori la prostitution je présume) ne sont-elles pas révélatrices d'un certain système socio-économique qui engendre de profondes inégalités ? Je ne dis pas que la prostitution doit nécessairement disparaître (c'est un autre débat) mais je défendrai toujours qu'il faut chercher à comprendre les causes qui amènent à celle-ci (causes bien souvent économiques, dernier recours par manque de moyens matériels).
Et c'est notamment sur cette piste que je trouve que Ogien a omis certains efforts puisque considérer la liberté de l'individu comme seule justification de la prostitution c'est oublier que l'individu s'inscrit dans une société et par conséquent dans un tas de mouvements sociaux, économiques, historiques et culturels.
Le principe de liberté de l'individu n'est-il pas en grande partie théorique ? Un principe ne doit-il tendre à une certaine application concrète?
Je ne prétends pas que Ogien n'a pas pris en compte cela et qu'il n'en a pas conscience mais seulement que son texte manque de considérations concrètes et d'explications.
Ainsi, mon dernier "reproche" adresser à ce bouquin serait vraiment dans le manque d'approfondissement de certains arguments. Que ça soit pour les amateurs de philo, ceux qui y sont un peu plus habitués ou ceux qui désirent tout simplement s'y intéresser et la découvrir, l'approfondissement n'aurait pas été inutile.
En dehors de ces points plutôt négatifs ou du moins outre ces quelques déceptions, le livre reste agréable à lire, facile d'accès et intéressant. Ce serait de la mauvaise foi pure et dure si je disais qu'il n'y a rien à en retenir, au contraire on en apprend quand même et c'est important de lire des livres avec lesquels on est pas toujours d'accord, histoire de considérer d'autres points de vues et de renforcer son esprit critique.
Créée
le 7 juil. 2018
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