Les couilles du Japon
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le 29 mars 2016
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La croissance et le progrès, les deux mamelles du dogme libéral. La voie véritable pour l'accès au bonheur. Technicité et positivisme en sont les vecteurs avec l'argent comme moyen terme. L’Italie, et même les Italies ont montré la voie. L’Angleterre a pavé le chemin et la France l'a emprunté au pas de course en entraînant l'Europe avec elle.
20 ans que nous sommes entrés dans le 21ème siècle. Rien n’a changé ou plutôt tout a changé. La lutte des classes définitivement enterrée par 50 ans de structuralisme. Non ! 17 novembre 2018 la province se réveille et réenclenche les leviers de l'Histoire. Pour le meilleur ou pour le pire on ne sait pas.
La bourgeoisie : mot archaïque que plus personne n'ose utiliser en ces temps fade de marasme politique. Une grossièreté, une insulte. Qui disqualifierait quiconque oserait le prononcer pour décrire une réalité. L’ennemi intime du prolétariat, la classe qui façonne le monde et qui allait mettre un terme à l'histoire. Et qui pourtant dans une ironie des plus totale s'est faite liquidée par son propre rejeton (que lui aura fait dans le dos - avec la grande - ce même prolétariat encore et toujours en retard) => Le salarié (employé modèle du tertiaire) !
Le passe partout à la double étymologie (surplus descendant/promotion ascendante), celui qui permet tout. Comme l’improbable élection d'un parfait inconnu jusqu'alors, comme dernier Président de la République.
Carlos Ghosn s'est retrouvé en taule après s’être fait viré du grand conseil automobile franco-japonais comme la dernière des femmes de ménages. Celle sans qui rien ne peut aboutir.
Quoi qu'on en pense dans nos grandes écoles dont nous sommes si fiers, sur nos plateaux télé ou ailleurs, quoi qu'en dise nos techno-gestionnaires qu'ils soient animateurs à la consommation (marketing, show-business, culturel), ou leurs pendant symétrique, managers de production (cadre-ingénieurs, directeur), recaser les rejetons du surplus descendant reste la problématique la plus décisive pour se faire mouvoir les engrenages clés de l'historicité. Bien plus que les accumulations empiriques inhérentes à l'évolution technique (révolution industrielles des 18/19ème siècles).
Si au crépuscule du moyen âge, la noblesse européenne toute entière part d'un coup d'un seul en croisade contre l'Orient c'est moins pour les beaux yeux du christ et ses saintes babioles que pour pistonner une chevalerie en perte de vitesse qui n'a plus de veuve (libertine) ni d'orphelin (donjuan) à défendre. Conséquence directe de la dé-féodalisation du royaume elle-même corollaire d’un autre surplus à intégrer (corporatisme). Et ainsi de suite jusqu’à 8 siècles plus tard ou le fils de médecin peut se retrouve sur les bancs de l'école au côté du fils d'ouvrier.
Mais les leviers de l'histoire, même rouillés, rongés, sont réactivés. Comme ils l'ont été plus d'un millénaire en arrière au sortir de l'empire romain. L'histoire n'a jamais cessé d'être en marche, mais nous sommes tombés de la monture qui la chevauche... A nous d'en ressaisir la crinière avec fermeté et de nous en réapproprier le code.
Celui qui aura été un temps mis au tapis par cette formidable dynamique issue de la petite bourgeoisie d'Ancien Régime. Mélange de Vieille France (paganiste, cellulaire, autarcique) et de centralisme monarchique (chrétiens, féodale). Avec le corporatisme, singularisé, comme moyen terme. Ici ce n'est pas une insulte ni un archaïsme. C'est une force tranquille, dormante en apparence mais agissante qui porte en elle le devenir historique de tous car maîtrise totale de la production au moins jusqu’à la Révolution. La fameuse dialectique hegelienne du maître et de l'esclave vient ici déployer toute son étendue pratique.
De l'organico-affectif à la raison cartésienne en passant par toutes les étapes de la logique du sujet (sensori-moteur, relationnel, entendement), en évitant les pièges de la conscience malheureuse (romanesque/romantisme, esthétique/esthétisme) qui nous enferme dans les voies de garage du néo-kantisme. De cet inconnaissable cache misère de la misère ambiante pour masquer les rapports de production et les aliénations qui en découlent. Si Kant n'avait pas existé ils l'auraient inventé...
Qu'à cela ne tienne, le tarnais est là qui veille.
Nous devons relire l’Être et le Code
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Créée
le 8 déc. 2019
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