Pendant la terrible tempête de 1918, Matt va perdre son frère jumeau et son père. Une série d’événement va s’enchaîner aux conséquences imprévues et terribles à la fois. L’auteur excelle dans ce qui est de nous monter la condition humaine dans toute sa splendeur. Nous allons suivre comme dans une saga familiale, la trajectoire de deux personnages masculins entourés des femmes de leur vie, mère, femme, fille. Même s’il y a des temporalités différentes, le roman se déroule de 1918 au début des années 60. Il y a des moments où ils seront amenés à se croiser. Le personnage de Matt est celui qui m’a le plus frappé par sa force de caractère, sa solitude, ses blessures, sa droiture et par sa vie subit au lieu d’être vécue. J’ai trouvé ce livre rude où l’espoir côtoie la peur et l’amour la violence. Il y a aussi un côté lyrique dans cette grande saga américaine, cela m’a fait penser aux Raisins de la colère de Steinbeck avec cette Amérique profonde dont les personnages sont attachants autant que repoussant. Souvent j’ai été surprise par les réactions des personnages de Bruce Holbert à me demander pourquoi, il ou elle a réagit de cette façon. Une action qui se déroule lentement, les années passent, on verra vieillir les personnages, ce qui a son charme. Pour le côté Natural Writing, à part la première partie qui nous parle d’une tempête de neige phénoménale, de forêt où l’on se perd, l’accent sera plutôt mis sur les gens du cru, sur le dur labeur des ouvriers pour la construction de barrage ou encore sur les journaliers dans les fermes. Le siècle avance et avec lui la technologie, adieu cheval, bonjour Ford T. C’était parfois violent, sanglant et pourtant c’est un roman qui a su me captiver avec ses personnages atypiques et une histoire qui tisse sa toile et où chaque fil possède sa signification. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2019/04/22/37258586.html