Deux idées bien distinctes
Ce qui surprend dans ce livre est le découpage en deux histoires bien différentes.
Pour ceux qui ont vu le film, la première partie s'arrête à la fin du premier film (sans que rien du Pays Fantastique ne puisse aller dans le monde des humains), et la seconde est plus ou moins reprise par le deuxième film.
Je vais pas mal comparer au film.
La première partie est simplement magistrale. Nous avons une mise en abîme onirique d'une grande inventivité : Bastien lit l'Histoire sans Fin, interagit avec et on s'amuse avec les règles.
L'histoire est d'une grande cohérence, des enchaînements du film qui font très "Deus ex machina" sont ici bien mieux amenés, le support aidant certainement mieux.
L'histoire sans fin est un peu l'allégorie du roman (de fiction fantastique), Bastien est un enfant mal dans sa peau à sans doute à cause d'accident de la vie, d'une vie assez morne et se réfugie dans les histoires qu'il se raconte.
Finalement, la première partie semble lui donner raison puisqu'il se cloître dans un grenier avec le fameux livre "l'histoire sans fin" qu'il lit et qui finit par avoir une influence sur lui.
Là, on suit Bastien qui lit l'histoire d'Atréju, un héros (enfant) assez charismatique, qui est aussi capable de faire des bêtises et qui ne peut réussir sa quête que via Bastien.
Contrairement au film qui a une belle happy end, je trouve personnellement la fin très très bien amenée, cela dû à un personnage de Bastien bien différent, peu sûr de lui et qui n'a pas vraiment envie de résoudre le problème qui lui est exposé à la fin.
De là, on suit Bastien à l'intérieur de l'Histoire sans fin (en passant, l'auteur écrit en gras le monde réel et en normal le monde du pays fantastique, ce qui aide bien la narration).
Bastien devient le créateur de l'histoire sans fin, et comme dans le second film commence à perdre ses souvenirs.
Une bonne moitié de cette partie est là où le bât blesse pour moi.
Bastien passe pas mal de temps à errer d'histoires en histoires sans but précis, et cela est voulu par la progression. Mais c'est tout de même un peu lent et peu passionnant.
Pourtant, tout a un sens par la suite.
Cependant, après la maestria du voyage d'Atréju, on peut trouver le voyage de Bastien très fade. Cela fait une coupure assez étrange.
La fin (et même le dernier quart) est beaucoup plus intéressante. J'aimerais rassurer les futurs lecteurs qu'il n'y a pas de passage "j'aimerais que tu aies un coeur" (le dernier souhait dans le film).
On pourrait dire que cette seconde partie figure un retour en arrière (ces fameuses histoires cycliques), et j'avoue que la fin est émotionnellement forte.
Sans plus spoiler ou quoi que ce soit, je le conseille aux amateurs de romans fantastiques initiatiques, un peu comme pourrait l'être Le Petit Prince. Et ça ne doit pas faire de mal de le lire étant enfant ;) Même s'il est un peu rêche au début de la seconde partie.
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