Arlequin, je le connais comme tout le monde. C'est le costume aux losanges de couleur, au bicorne et au masque qui mange la moitié du visage du mec qui le porte lors des carnavals, surtout celui de Venise. Point. Donc, lorsque Michel Maisonneuve propose sa bio, je dis banco ! Et je m'étonne que ce personnage ne soit pas fiction. Soit. L'auteur nous embarque alors dans l'Italie du 15ème siècle sur les pas du jeune Lecchino qui serait le premier d'une longue lignée d'arlecchino. C'est là que commence la blague. D'abord parce que le Michel a inventé ce premium de toute pièce car personne ne connait vraiment l'origine de ce trublion, ce qu'il nous explique dans une annexe en fin de livre, soit au bout de 516 pages laborieuses. Et puis surtout parce que je n'ai pas réussi du tout à rentrer dans le cercle très fermé de la troupe de saltimbanques dont le célèbre Fou était le chef...
En gros, les deux compères de toujours racontent, se coupent, narrent durant trois nuits (soit 3 mois de lecture plus qu'entre coupée) au fils héritier du fameux costume comment son père en est arrivé à jouer l'histrion du diable et d'engendrer sa légende pour qu'il accepte à son tour d'enfiler ses fripes et de partir sur les routes amuser la galerie. J'ai vraiment eu cette désagréable impression d'être cette personne venue seule dans une salle de spectacle à attendre que le rideau se lève et ayant comme seule distraction pour patienter d'écouter la conversation des personnes du rang de derrière. En général, on n'y comprend rien et on s'en cogne. Signe que c'est mal écrit ? Je ne sais pas. L'écriture n'est pas lourde, seulement longue malgré l'utilisation de très courts chapitres. Ca manque cruellement de rythme et d'intrigue. Bref, je n'ai pas aimé.